« Anna »
Un film de Luc Besson avec pour héroïne une femme qui va se faire un malin plaisir à mettre des coups de pied bien placés à des messieurs , parfois des dames, bien méchants en tout point, ça vous évoque quoi ? C’est la trame principal de « Nikita », du « Cinquième élément », de « Lucy » et même finalement de « Jeanne d’arc » et, dans une moindre mesure, de « Léon ».
A cette liste se rajoute désormais « Anna » nouvelle égérie de l’auteur du « Grand bleu » qui va s’en aller expliquer la vie à de méchants russes, nous sommes dans les années 80 en pleine guerre froide. Qu’on se le dise, « Anna » a souvent des allures d’une redite de « Nikita » avec sa jeune fille paumée récupérée presque par hasard par les services secrets pour en faire une as de la gâchette. On a beau changer l’environnement et le cadre, la comparaison reste difficile à ne pas faire et clairement « Nikita » sort gagnante du match. Comment expliquer cette victoire du film de 1991 ? « Anna » souffre d’un scénario qui jongle trop entre présent et flashback. Besson surfe avec ces allers retours temporels dans le but de nous surprendre mais trop de twists tuent les twists. Après vingt premières minutes passées à se demander où le cinéaste veut en venir, ce dernier n’a de cesse d’alterner le génial à l’ennui ce qui provoque un film en total déséquilibre. A une excellente scène en succède une qui vient gâcher la précédente à cause de son bavardage inutile ou sa sous-intrigue sans intérêt.
Reste que le dernier Besson a donc ces moments de grâce avec ses scènes d’action forts réussies et un casting impeccable et investi parmi lesquels on retrouve les solides Cillian Murphy, Luke Evans et Helen Miren lesquels entourent la nouvelle « Besson girl » sous les traits de la jeune Sasha Luss (déjà aperçue dans le précédent Besson « Valerian... ») qui se sort plus qu’honorablement d’un rôle très physique. Dans la catégorie « Action woman » la belle comédienne peut, sans honte, être comparée à une Milla Jovovich. L’actrice allie les deux critères Bessonniens, à savoir charme et fougue, avec panache.
Si ce nouveau film, qui souffre par ailleurs de gros anachronismes, n’est pas le plus révolutionnaire de son auteur, il se laisse regarder sans déplaisir.
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