Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

A peine le quitte t-on de son « Mort sur le Nil » (dont la sortie a été repoussée plusieurs fois) que Kenneth Branagh nous revient avec ce « Belfast » qui fleure bon un retour aux sources à plus d’un titre. Tout d’abord Branagh nous revient vers un cinéma qui est celui de ses débuts. Son meilleur. Souvent enrôlé dans de grosses productions Hollywoodiennes désormais (« The Ryan initiative », « Thor » sans oublier les aventures de Hercule Poirot), l’acteur / réalisateur n’est revenu qu’occasionnellement à son cinéma d’auteur ces derniers temps avec une réussite bien moindre (qui se souvient de « All is true » ou même de sa « Flûte enchantée » ?).

Quoi de mieux que de raconter sa propre jeunesse quand celle-ci peut, manifestement, justifier d’être mise en images pour le grand écran ? Car Branagh s’en va ici explorer son enfance vécue durant les troubles existants entre catholique et protestants à Belfast.

Filmé, principalement, en noir et blanc, Branagh nous livre une œuvre généreuse et chaleureuse qui ne vire jamais dans le pathos gratuit. On apprécie autant une mise en scène inspirée, renforcée par des plans superbes que le jeu de ses acteurs principaux.

Autour du jeune Jude Hill, nullement impressionné par l’ampleur de son rôle, on retrouve le très mésestimé Jamie Dorman, qu’on a trop longtemps cantonné dans des rôles de beaux gosses (même s’il est le premier à dire que la série des « 50 nuances… » lui a ouvert des portes) dans la peau du personnage du père. Entre les excellents Caitriona Balfe et Ciáran Hinds, on retient bien sûr la grande dame Judi Dench qui apporte tout son énorme talent dans le rôle de grand-mère. Ça sent bon l’Oscar.

En plus d’être un très beau film, « Belfast » est aussi une belle leçon sur une histoire que l’on connaît, en France, finalement assez peu.