Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Prêt depuis longtemps, le très estival "Call me by your name" débarque chez nous en plein froid hivernal. Mais ce n'est pas l'unique raison pour aller voir ce film. Sa source de chaleur principale, le nouveau film de Luca Gadagnino ne l'apporte pas uniquement à travers ces beaux paysages italiens ensoleillés. Non, "Call me..." est avant tout une belle histoire d'amour interdit, nous sommes en 83, entre deux hommes, l'un ado l'autre étudiant américain lesquels vont se tourner autour pendant un moment avant de se laisser emporter par leur désir réciproque.

La force du film est de savoir prendre son temps, laisser monter la température pour nous emmener vers ce qui semble inévitable. Et Luca Gadagnino parvient à nous passionner avec ce qui semble être des petits riens mais qui forment en fait un grand tout. Que ce soit les repas en terrasse, les ballades en vélo ou les flirts du jeune ado avec sa copine, rien n'est laissé au hasard et sonne comme une redoutable logique. Difficile d'imaginer que les choses se passeraient autrement dans la réalité.

L'histoire est d'autant plus prenante que le cinéaste a devant sa caméra des acteurs épatants à commencer par son duo/couple phare. Arnie Hammer et le tout jeune Thimothée Chalamet ont ensemble une alchimie évidente qui rendent particulièrement sensuelles leurs scènes intimes. Ils sont les piliers d'un film qui ne fonctionnerait pas sans cette magnifique complicité. Surtout que les deux talentueux acteurs ont des partenaires de talent. On donnera une mention spéciale à Esther Garrel qui prouve décidément l'hérédité familiale quant au talent.

On eut pu croire la trame de départ classique et revue maintes fois mais c'était sans compter le talent d'un cinéaste qu'il faut continuer à suivre tant son art de mise en scène est grand. D'ores et déjà un must de cette année 2018.