Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Qu'on se le dise : sur ce blog il n'y a aucune fâcherie vis à vis du cinéma de Claude Lelouch, bien au contraire. Ses deux derniers films avaient même finis dans le top 10 annuel.

Alors forcément ce film était particulièrement attendu et la déception n'en est que plus grande.

Reprenant une de ses typologies préférées, le film choral, armé d'un casting qui ferait pâlir d'envie n'importe quel cinéaste, "Chacun sa vie" avait de sérieux atouts à son actif.

Sauf que cette fois la mayonnaise ne prend  pas du tout. La faute à un scénario qui ne fonctionne absolument pas. Claude Lelouch nous balance des scènes qui se succèdent sans jamais éveiller un quelconque intérêt.

"Chacun sa vie" c'est en vrac Francis Huster qui deblatère un laïus soporifique, Bigard qui nous sort des blagues comme si il était chez Jean Roucas, Johnny qui vomit dans des toilettes, Christophe Lambert qui picole du vin déversé par terre, Béatrice Dalle qui tente de convaincre qu'elle est une prostituée suffisamment craquante pour vouloir qu'un de ses clients veuille l'épouser, Gérard Darmon qui prend une douche avec un autre homme et plus encore. Et tout cela filmé sans âme, sans narration envoûtante comme l'a si bien su faire Lelouch par le passé.

Heureusement que son style orienté vers un cinéma d'improvisation plait à ses comédiens qui prennent manifestement  du plaisir à être là quand bien même n'ont ils cette fois pas grand chose à défendre. Il y a bien une ou deux bonnes idées qui auraient mérité d'être développées pour faire un film à part entière. Au lieu de cela, c'est un ratage quasi complet qui défile sous nos yeux.

Quand on a la carrière immense de Lelouch, on appelle cela un faux pas, rien de plus. Pas de quoi entamer la confiance que l'on peut avoir au palmé en or de Cannes qui fera beaucoup mieux la prochaine fois. Ce ne sera pas dur cela dit...