Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Spécialiste de la comédie de mœurs, on en oublierait presque que Woody Allen se complaît à immiscer son cinéma dans le monde du polar. Il a même, dans ce domaine, atteint un sommet avec « Match point » dont le cinéaste n’a jamais caché qu’il était son film préféré de sa filmographie.

« Coup de chance » lorgne d’ailleurs sur cette œuvre emblématique du réalisateur de « Meurtre mystérieux à Manhattan ». Pour son 50e film, son premier tourné en français, le cinéaste a posé ses caméras à Paris pour nous concocter un de ses petits films, aux trouvailles multiples, dont il a le secret.

Cela commence comme une de ses comédies classiques, façon vaudeville avec le mari, la femme et l’amant. A ce moment de l’intrigue, on est un peu désarçonné par le jeu trop théâtral des protagonistes, à priori pas encore à l’aise face à un cinéaste qui ne parle pas leur langue.

Mais le film décolle quand le film vire dans son thème faisant démarrer une autre histoire à laquelle on ne s’attendait pas forcément. Le scénario ne manque pas de surprises et emballe sans problèmes.

Le cinéaste s’est donc entouré d’un casting 100% français mené par un trio de choc et de charme : Lou de Laâge toujours aussi mimi et talentueuse, Niels Schneider de plus en plus indispensable pour notre ciné hexagonal et Melvil Poupaud. Ce dernier, bien que jouant un rôle jumeau de celui tenu dans « L’amour et les forêts » tire néanmoins parfaitement son épingle du jeu dans un genre qui lui sied bien (n’oublions pas également son personnage dans la série « Insoupçonnable »). N’oublions pas tout de même Valérie Lemercier dans le rôle de mère / belle-mère…

Beaucoup diront, et peut-être ont-ils raison, que ce Woody Allen est mineur. Pourtant il s’en dégage quelque chose d’assurément plaisant qui fait que ce film l’un des plus intéressants de cette rentrée 2023.