"Independance day : resurgence"
C'est un film de science-fiction qui est une suite. Tourné très longtemps après l'original, le film joue sur la nostalgie en rappelant à l'ordre certains protagonistes de l'épisode de base tout en insufflant une certaine jeunesse avec des petits nouveaux. L'histoire quant à elle vous évoquera beaucoup l'épisode original. Je suis...?
Présenté comme ça à "Question pour un champion", le candidat serait bien tenté de répondre "Star Wars 7". Ça pourrait mais non. Pourtant il faut bien avouer que la confusion est de rigueur. Car il faut bien reconnaître que Roland Emmerich suit les traces de la production Disney en bien des points...
Cela faisait 20 ans que les fans attendaient la revanche des extra-terrestres. Avec l'amélioration des effets spéciaux depuis tout ce temps, le retour quasi total de tous les personnages principaux du premier opus, on avait de quoi saliver.
Pour tout dire, il y a vite fait de déchanter devant ce qui nous est présenté. Pourquoi ? Retour en arrière : en 1996, Roland Emmerich nous sert un ambitieux film de science-fiction. Le film, sur un synopsis des plus classiques, se veut un grand spectacle, énorme. Certes il y a de quoi se marrer, surtout ici outre atlantique, de l'aspect ultra patriotique du film, au travers ses discours éloquents sans oublier son super président américain qui part en personne faire la nique aux E.T. Pour autant tout cela était rudement efficace, les trucages étaient inédits pour l'époque, nous étions à l'innovation des images de synthèse, c'était plein d'humour et trois protagonistes sortaient largement des rangs : Bill Pullman, Jeff Goldblum et Will Smith.
20 ans plus tard que reste t'il de l'héritage de l'original ? Côté casting, Emmerich a obtenu le retour d'un Bill Pullman qui cabotine à souhait et de Jeff Goldblum. Ce dernier est ici incontestablement le Han Solo du film. Entendez par là celui qui écrase par sa présence tous les autres acteurs qui sont , comme l'épisode 7 de "Star Wars", d'une fadeur assez déconcertante.
Il fallait combler le trou énorme laissé par l'absence de Will Smith. L'acteur a demandé trop cher ? Eh bien, Emmerich s'en passe et tue même son personnage. Fiston fera bien l'affaire. Oui... mais non. Fiston est inexistant à l'écran dégageant le charme d'un porte manteau. Raide comme un manche à balai, il déambule sans convaincre et sans conviction tout au long du film. Et le frangin Hensworth alors ? Bah non plus. Avec sa belle gueule, on le croirait en train de vanter une marque de gel pour les cheveux.
Après tout c'est pas entièrement de leur faute. Il semblerait qu'Emmerich leur ait dit de se prendre sacrément au sérieux. Car de l'humour, il en manque sérieusement ici. Si l'on excepte donc la cool attitude de Goldblum, tous les autres protagonistes ont une fâcheuse tendance à nous faire bailler aux corneilles à force de dialogues balourds et sans intérêt. Ah si il y a tentative de gags avec ce brave professeur qui, après 20 ans de coma, reprend illico du service frais comme un gardon, en enchaînant des apparitions qui se veulent empruntées d'humour. Mais c'est pas drôle en fait.
Et encore, il n'est pas le pire. Il y a ceux qui sont présents dans le film et qui se demandent ce qu'ils y font . Et là le nom de Charlotte Gainsbourg jaillit d'emblée dans la mémoire collective. L'actrice semble complètement paumée dans un film qui ne lui va pas du tout. Son idylle avec Jeff Goldblum ne fonctionne absolument pas.
Bon et le scénario alors ? Il compense ? Il compense rien du tout puisqu'il reprend la trame à l'identique du premier. Emmerich va jusqu'à faire du copié/collé du premier. Il va pas nous refaire le coup du super discours et du super président quand même ? Euh comment dire... Bah voyez par vous même et discutez de certaines séquences entre amis à la sortie du film devant un bon verre de rhum pour digérer cela. Bon juste un petit truc comme ça sans spécialement spoiler : le réalisateur, il a oublié personne et quand on a droit à un des nombreux discours patriotiques, il met bien un black, un blanc et un beur, comme on dit dans notre jargon, devant pour montrer que toutes les cultures sont à l'écoute, et adhérent, bah oui...
Devant votre verre, vous pourrez toujours tenter une remarque positive. L'incursion d'un extra terrestre à l'intelligence artificielle c'est pas mal non ? Oui mais là on nous demande d'avoir de l'attachement et de la compassion pour... une boule. Oui une boule. Une boule qui parle mais une boule quand même. Et c'est autour d'elle qu'est construit le film.
Bon il reste bien les trucages alors ? En 20 ans ils ont largement progressé et Emmerich doit nous en mettre plein la vue non ? Bah non. Les images sont d'une redoutable laideur artistique et sont d'un déjà vu en mieux une bonne dizaine de fois. On peut même se demander si Emmerich n'a pas repris des plans abandonnés lors de son "2012". Tout est froid, indigeste sans la moindre idée innovante.
Roland Emmerich avait eu ce mérite jusqu'alors de jamais se laisser tenter par une suite. Il aurait mieux fait de rester avec cette conviction. Un 3 est déjà en préparation. Il y a de quoi avoir peur...
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