Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"Interstellar"

 

Interstellar

 

 

C'est assez curieux car on ne s'en était jamais, ou peu, aperçu dans ses précédents films mais Christopher Nolan a plusieurs personnalités. Toutes cinématographiques. Et toutes semblent se révéler dans ce "Interstellar". 

Christopher Nolan se prend pour Ron Howard : si Houston était encore "ouvert" au moment des faits du film, nous aurions à coup sûr droit à de nombreux "Houston, on a un problème" phrase culte de "Appolo 13".

Christopher Nolan se prend pour Terence Malick et se lance dans des phrases philosophiques sur la vie qui lui réussissent pourtant moins bien que le prestigieux réalisateur de "Tree of Life".

Christopher Nolan se prend pour Ridley Scott. Non il n'y a pas d'Alien dans "Interstellar" mais (attention spoiler) un ennemi rodé dans le vaisseau...

Christopher Nolan se prend pour M. Night Shymalan et d'un seul coup une incroyable vérité nous est dévoilé. Enfin incroyable oui et non car à y bien réfléchir on s'en fout un peu.

Christopher Nolan se prend pour Alfonso Cùaron en voulant manifestement nous en mettre plein la vue mais on est très loin du niveau exceptionnel de "Gravity". Après on va quand même être honnêtes en avouant que le travail des effets spéciaux est ici aussi grandiose.

Christopher Nolan se prend pour George Lucas et nous emmène dans une odyssée ponctuée d'une musique fort réussie et entraînante d'Hans Zimmer. Mais là où la musique de John Williams rythmait des séquences souvent à couper le souffle, elle accompagne ici la plupart du temps...un grand rien ou presque. Les partitions du grand compositeur semblent vouloir annoncer des faux événements jusque la dernière séquence prétendument coup de théâtre final qui n'en est pas un, pas vraiment du moins. Le grand vide abyssale sans doute.

 

On pourrait même dire que Nolan se prend pour Spielberg (avec séquence émotion), pour Luc Besson (les éléments de la vie...) et même Cédric Klapisch (l'enfant plus vieux que le père rappelle "Peut être").

Et puis évidement Christopher Nolan se prend pour Stanley Kubrick. On a suffisamment lu un peu partout que "interstellar" était son "2001 l'odyssée de l'espace" à lui. C'est bien là le problème. A t'on dit de Kubrick à l'époque qu'il avait avait signé son "De la terre à la lune" à lui ? Non car son chef d'œuvre bénéficiait d'un aspect inédit du début à la fin.


Nolan nous transporte dans un périple spatial similaire mais qui s'égare trop souvent dans de petites histoires finalement sans intérêt. L'apparition de Matt Damon en plein cœur du film dans la peau d'un personnage complètement inintéressant et qui n'apporte rien à l'intrigue en est le symbole. Quel lien avec ce que l'on a vu avant et ce que l'on s'apprête à voir ? Rien sinon à rajouter du temps à un film déjà terriblement et inutilement long qui petit à petit devient une vraie masturbation de  cerveau avec notamment son absurde dernière partie où il devient difficile de rester concentré face à cette pseudo quatrième dimension appauvrie...

Ce n'est pas un film ambitieux mais quelque peu  prétentieux que nous a préparé Nolan. Un film qui se voulait LA nouvelle référence de la sf et d'ailleurs ça marche puisque "Interstellar" va devenir le film de science fiction préféré de tout ceux qui n'ont jamais vu "2001" de leur vie tout comme "Django unchained" est devenu le western favori de ceux qui n'en ont pas vu d'autres.

"Interstellar" c'est l'arbre qui cache la forêt. C'est le faux chef d'œuvre qui planque les vrais du genre. Tant mieux pour ceux qui se sont laissé bercer par ce film.



22/11/2014
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