Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

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John Sturges : L'homme qui fit de Steve McQueen une star

 

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John Sturges pouvait se vanter d'être l'homme qui a révélé Steve McQueen.

Pourtant le cinéaste n'a eu de cesse d'être sans doute très largement sous estimé en comparaison aux illustres maîtres que sont John Ford et Howard Hawks à la même époque. Pourtant John Sturges n'a pas à rougir de sa filmographie jonchée de fameux westerns notamment.

Son premier long métrage, Sturges le signe en 1948 ("Le signe du bélier"). Ses premiers films ne sont pas entrés dans l'histoire. Notons quand même que 10 ans avant "les sept mercenaires", "The magnificent seven" en vo, Sturges réalise "The magnificent yankee"...

Son premier vrai succès et premier film marquant, Sturges le réalise en 1953. Il s'agit de "Fort bravo" western avec William Holden.

L'année suivante, il réalise, ce qui constitue pour beaucoup comme son meilleur film, le formidable "Un homme est passé" avec Spencer Tracy et Robert Ryan. Le film vaut au cinéaste son unique nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur remporté cette année là par Delber Mann pour "Marty"

Après deux films peu mémorables ("Duel d'espions" et "La venus des mers chaudes"), Sturges revient aux westerns avec quelques classiques "Coups de fouet en retour" avec Richard Widmark qu'il dirige de nouveau dans "Le trésor du pendu" (avec aussi Robert Taylor). Il dirige également par deux fois Kirk Douglas dans "Le dernier train de Gun-Hill" face à Anthony Quinn et surtout "Règlements de compte à Ok Corral" avec Burt Lancaster.
 
Première rencontre : "La proie des vautours"
 
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Après avoir retrouvé une nouvelle fois Spencer Tracy dans "Le vieil homme et la mer", Sturges croise pour la première fois la route de Steve McQueen en 1959 pour le film "La proie des vautours". 

Ce film de guerre ayant pour vedette Frank Sinatra et Gina Lollobrigida permet à McQueen de faire ses marques. D'ailleurs les meilleures scènes du film sont celles où il est présent. Brillant bras droit de Sinatra, McQueen n'a pas trop de mal à piquer la vedette au crooner acteur. On sent déjà que Sturges privilégie l'acteur et décèle la future vedette qui sommeille en lui. Notons que l'on peut voir aussi dans le film un certain Charles Bronson...
 
 
 
 
 La gloire : "Les sept mercenaires"
 
 
Steve McQueen dans "les sept mercenaires"
 
Sturges retrouve Steve McQueen dès l'année suivante pour ce qui constitue son western le plus célèbre, sans doute le plus vu dans l'histoire du western avec les films de Leone, "Les sept mercenaires". 

Le réalisateur va faire de McQueen une star grâce à ce film ce qui ne sera pas pour plaire à Yul Brynner le premier rôle du film. Celui ci supportera mal les gestuelles systématiques de McQueen derrière son dos. Yul Brynner eut tort de se méfier que de McQueen. Outre ce dernier, "Les sept mercenaires" lança les carrières de James Coburn, Charles Bronson, Robert Vaughn et, dans une moindre mesure, Horst Buchholz qui firent tous de l'ombre à Brynner.
 


Après quelques films sans grand intérêt,  Sturges retrouve Frank Sinatra associé à sa bande du Rat pack, Dean Martin, Sammy Davis Jr, Joey Bishop et Peter Lawford, pour "Les trois sergents".
 
"La grande évasion" : l'icône Steve McQueen
 
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John Sturges et Steve McQueen 
 
En 1963, Sturges retrouve une nouvelle fois Steve McQueen pour "La grande évasion". Si "La proie des vautours" le révéla et "Les sept mercenaires" le starifia, "La grande évasion" va faire de Steve McQueen une véritable icône. Cette fois l'acteur est le premier cité au générique, lequel inclut également, excusez du peu, James Garner, Richard Attenborough, Donald Pleasance, David McCallum ainsi que deux autres "mercenaires" James Coburn et Charles Bronson. Le film est un triomphe mondial que, curieusement, Sturges ne retrouvera jamais vraiment...
 


On retrouve le cinéaste derrière la caméra pour "Station 3 ultra secret" puis "Sur la piste de la grande caravane" où il retrouve Burt Lancaster.

Le réalisateur s'intéresse de nouveau à l'histoire de Wyatt Earp et Doc Holliday, déjà sujet de son "Règlements de compte à O.K. Corral", pour "Sept secondes en enfer" où il retrouve James Garner et Robert Ryan mais aussi Jason Robards.
 
Il dirige ensuite Rock Husdon, Patrick McGoohan et Ernest Borgnine dans "Destination Zebra, station polaire" puis Gregory Peck, Richard Crenna et Gene Hackman dans "Les naufragés de l'espace".
 
"Le Mans", le dernier rendez vous raté
 
 
 
Rare photo de John Sturges avec Steve McQueen sur le tournage de "Le Mans"
 
En 1971, Steve McQueen fait appel à John Sturges pour le diriger dans "Le Mans", un projet qui tient énormément à coeur à l'acteur. Alors que le tournage est commencé, McQueen et Sturges n'arrivent pas à s'entendre sur le fonctionnement du film. Lassé par l'omniprésence de McQueen sur tous les fronts, Sturges claque la porte en abandonnant le tournage. Lee H. Katzin remplacera Sturges pour la fin de tournage de ce film qui sera un four monumental au box-office.
 
John Sturges revient au western pour diriger Clint Eastwood dans "Joe Kidd" en 72. Surprise : la rencontre entre ces deux maîtres du western est un ratage quasi complet.
 
Il retrouve l'année suivante son mercenaire Charles Bronson dans le raté "Chino".
 
En 1974, il croise le "Dieu" du western, John Wayne himself, mais pour un polar lorgnant du côté de "L'inspecteur Harry" (qui fut proposé à Wayne). Mais "le silencieux au bout du canon" n'a pas la hargne des "Dirty Harry", la faute à un John Wayne bien vieux pour un tel rôle...
 
Son ultime film, John Sturges le signe en 1976, un nouveau film de guerre, "L'aigle s'est envolé" avec Michael Caine et Donald Sutherland.
 
John Sturges se retire des plateaux par la suite jusque sa mort le 18 août 1992 à l'âge de 82 ans.


18/08/2017
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