Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Milieu macho par excellence, le western n’a eu que très très peu l’occasion de mettre en avant des femmes dans leurs films. On retiendra « 40 tueurs », « Convoi de femmes », « Johnny Guitar »… sans oublier le mythique « Il était une fois dans l’Ouest ».

Viggo Mortensen profite bien de la tendance #metoo pour proposer une œuvre finalement rare, un western féministe.

Comprenez bien que notre adoration du western, de Viggo Mortensen, de Vicky Krieps nous rendait, malgré tout, méfiant, sur ce blog devant ce qui nous apparaissait être une énième œuvre féministe qui envahit nos salles obscures jusqu’à l’indigestion.

Mais c’est sans compter sur l’intelligence de Mortensen qui signe une œuvre au scénario bien écrit qui enchaîne de jolies scènes aussi tendres qu’émouvantes sans chercher un quelconque politiquement correct.

Dans un découpage qui alterne flash-backs et instants présents (un des éléments cruciaux de l’histoire est connu dès les premières minutes), l’acteur / réalisateur prend son temps au gré de séquences que l’on eut pu penser bavardes mais qui prennent chaque fois tout leur sens sur la fin.

Il a su trouver la perle rare pour incarner sa belle héroïne aux origines françaises : la splendide Vicky Krieps prouve une fois son indispensable présence dans le paysage cinema actuel. Elle incarne à merveille cette femme esseulée qui va livrer bataille toute seule face au (trop ?) méchant de service joué par Solly McLeod.

Viggo Mortensen s’est réservé, de son côté, le rôle masculin principal pour notre plus grand plaisir, lui qui est, sommes toutes, assez rare à l’écran.

Les westerns sont trop rares, les bons encore plus. On aurait tort de ne pas se laisser attirer par l’excellence de celui-ci.