Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

La scène d'ouverture est détonnante : on se dit rapidement que ce nouveau film des frères Coen a l'air digne de leurs meilleurs films. 

Ca, on aurait pu se le dire... mais point de Joel et Ethan aux commandes de ce film hommage (manière élégante de définir une oeuvre qui copie outrageusement le cinéma d'un autre). Pas besoin, donc, de sortir des plus prestigieuses écoles de cinéma pour deviner qui a influencé Shane Atkinson, dont c'est le premier film. 

Reste que cette influence "Coennienne" a bien plu au président Guillaume Canet et sa team membres du jury du dernier festival de Deauville qui lui a décerné rien moins que trois prix : le Grand Prix, le Prix de la critique et le Prix du Public !

Réel coup de coeur ou concurrence faible ? On peut imaginer un peu des deux. Il est vrai que le film détonne avec ses scènes chocs, sa construction façon puzzle où l'on attend que tout s'assemble avant de comprendre vraiment l'intrigue. 

Indéniablement, le cinéaste a révisé son lexique en insufflant ce qu'il faut en suspense, action, humour et drama. C'en est presque trop systématique, trop évident même si, il est vrai, on se laisse parfois surprendre.

Comme chez Coen, Atkinson a pu compter sur l'investissement complet de ses interprètes, lesquels sont parfaits d'un bout à l'autre que ce soit John Magaro ou surtout Steve Zahn, impeccable pseudo détective, et Dylan Baker, grosso modo l'équivalent de Steve Buscemi chez les Coen.

Reste que si le film marque bien son influence, il est loin, tout de même, d'avoir la saveur des originaux. C'est toujours le problème quand on veut copier quelqu'un : il y a la matière mais pas l'oeil génial qui permet la grandeur des uns et la petitesse des autres. J;J. Abrahams en sait quelque chose...

Cependant ce premier film est, malgré tout, encourageant et donne sincèrement envie de suivre les prochains films du cinéaste. A condition qu'il insuffle sa personnalité cette fois et non celles des autres.