"Les aventures de Tintin : Le secret de la Licorne"
Il y a des films que l'on attend pendant des semaines, d'autres durant des mois voire des années (les fans de "Star wars" comprendront). "Tintin" fait partie de cette dernière catégorie. Cette version de Steven Spielberg est un projet presque aussi vieux que le premier Indiana Jones dont la comparaison n'a eu de cesse d'être faite depuis au point que l'on repère facilement des éléments de comparaison dans les épisodes 2 et 3 des aventures de l'archéologue de choc.
Il aura donc fallu près de 30 ans à Spielberg pour adapter les aventures du jeune héros dont l'univers ne pouvait que convenir au papa d' "E.T.".
Pourtant le film avait beau être réalisé par Maître Steven, beau traité d'aventures avec un grand A, il y avait à craindre de cette adaptation. Deux craintes en fait se soulevaient : d'abord le belge Tintin pouvait-il être adapté par les américains ? Ensuite la motion capture qui nous avait plus que laissé sur notre faim notamment lors des (catastrophiques) films de Robert Zemeckis allait elle enfin nous convaincre ?
Steven Spielberg répond par l'affirmative à ces deux questions . Tout d'abord le cinéaste n'a, à aucun moment, trahi l'univers si riche d' Hergé. Le film (qui commence par un très beau générique qui rappelle celui d' "Arrête moi si tu peux") fourmille de clins d'oeil à commencer par la première scène hommage à Hergé. Spielberg a su parfaitement mélanger les trois albums ("Le crabe aux pinces d' or", Le secret de la licorne" et "Le trésor de Rackham le rouge") pour faire un grand film d'aventures dont il a le secret. La très bonne nouvelle est que Spielberg semble avoir retrouvé son âme d' enfant qu'il semblait avoir perdu depuis le 3e Indiana Jones quand même. Comme si ses 60 ans passés lui apportait une nouvelle cure de jouvence. A lui les belles trouvailles de mise en scène agrémentés de séquences d' action à couper le souffle dont un formidable plan séquence dont certains reprocheront le marketing de futurs jeux vidéos...
A propos de cette motion capture qui pouvait laisser planer quelques doutes, elle est ici exploitée avec une large réussite. Et l'on se dit que c'était la meilleure idée possible que de mélanger finalement dessin animé et film réel. Sans doute était ce la meilleure solution pour une adaptation réussie des aventures du célèbre reporter. Les effets spéciaux n'ont jamais aussi bien servis un film de ce genre.
Rien à dire sur le casting, si Jamie Bell assure dans le rôle titre, il se fait un peu piquer la vedette par Andy Serkis en capitaine Haddock. Mais c'est là une logique imparable déjà présente dans les albums un peu à l'image de l'Obelix tant dans les livres qu'interprété par Depardieu qui écrase de sa présence Astérix. Ce sont chaque fois de seconds rôles en or qui permettent aux acteurs de "s'éclater" avec.
Bon on a beau dire que la motion capture reprend les traits de ses interprètes, on souhaitera quand même bon courage à qui parviendra à reconnaître Daniel Craig dans le rôle du méchant de service.
Sans temps mort, ce "secret de la licorne" est enfin l'adaptation que les tintinophiles attendaient depuis des décennies après moult dessins animés médiocres (hormis une jolie série tv dans les années 90) et même deux très mauvais films dans les années 60. Hergé aurait assurément adoré cette version lui qui rêva toute sa vie de donner une âme cinématographique à son héros et son fidèle Milou (dont le design et la représentation sont ici excellentes). Alors on pourra toujours préférer le Spielberg des deux premiers Indiana Jones (ses deux plus grands films d' aventures), il n'empêche que l'attente de sa version de Tintin valait la peine. Pari réussi. Mr Peter Jackson à vous la suite...
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