Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Alors qu’il annonce régulièrement vouloir mettre en chantier la suite de son « Itinéraire d’un enfant gâté », c’est par surprise que Claude Lelouch a réalisé en express le troisième tome de son œuvre fétiche « Un homme et une femme ». Un tournage rapide qui aura permis au cinéaste de venir présenter son film au festival de Cannes là où, en 1966, le premier opus reçut la Palme d’or.

Plus de 50 ans plus tard, Lelouch retrouve donc ses deux comédiens pour un ultime tour de piste. Est-ce une bonne idée ? Pas sûr. Voir Jean-Louis Trintignant si diminué, l’acteur ne s’est pas caché se laisser mourir du cancer qui le ravage, nous met un coup dur au cœur. Lelouch a beau apporter toute la positivité qui est la sienne à son film, le contraste avec ce vieillissement si triste à voir est un peu pénible à regarder quand bien même la présence d’Anouk Aimée, impressionnante de jeunesse éternelle, vient-elle  embellir le propos d’ensemble. 

Le plus malsain ici est quand même de se demander à qui Claude Lelouch cherche t’il à rendre hommage ? A ses deux comédiens ou à lui même ? La multiplicité des séquences du film d’origine que l’on peut voir et surtout la retransmission intégrale (!) de son célèbre court métrage « C’était un rendez-vous » où, en 1976, le cinéaste traversa tout Paris, laisse planer quelque peu le doute là dessus. 

On veut bien comprendre que l’état de santé de Jean-Louis Trintignant, au demeurant excellent rien à redire dessus, engendra un tournage ultra court, combler le manque d’images par la rediffusion d’anciennes a un côté dommageable qui semblent confirmer la relative inutilité d’avoir mis en boîte cette suite dont on se serait volontiers passer. Mieux vaut se rappeler à son bon souvenir en revoyant le film de 1966.