Après avoir consacré bon nombre de films à la seconde guerre mondiale, Steven Spielberg semble vouloir s'intéresser à d'autres conflits ayant mis en avant l'armée américaine. Après la première guerre mondiale l'an dernier via le magnifique "Cheval de guerre", Spielberg remonte plus loin dans le temps encore avec la guerre de sécession et son protagoniste principal Abraham Lincoln.
Mais alors que ses films historiques précédents sont parmi les meilleurs de sa filmographie, celui ci est plus difficile à analyser.
Ce qu'il y a de gênant ici, c'est qu'il est incontestable qu'il y a le savoir faire d'un grand cinéaste derrière la caméra et une prestation que beaucoup va juger comme incroyable de Daniel Day Lewis. C'est aussi un crève cœur d'émaner une mauvaise critique à l'égard d'un film aux multiples nominations aux Oscars.
Mais nous ne sommes pas maîtres de nos sentiments et si il est évident que ce film a fait l'objet de la meilleure volonté du monde, rien n'y fait : l'auteur de ce blog s'est ennuyé ferme. "Lincoln" c'est 2h30 de bavardages soporifiques à travers des scènes qui semblent se ressembler invariablement. La grande fresque attendue (Spielberg a annoncé ce film pendant plus de dix ans) se transforme en scènes théâtrales régulièrement surjouées par un lot de comédiens qui veulent en imposer devant la caméra. Daniel Day Lewis ne faisant pas exception à la règle même s'il sait se montrer impressionnant à travers certains dialogues. Mais il faut être combatif pour ne pas succomber aux bras de Morphée qui semblent vouloir vous attraper entre ses mailles à plusieurs reprises. Dans une séquence, un politique quitte la salle lassé d'entendre les histoires du président. Très clairement il est tentant de faire comme lui.