Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"Miss Peregrine et les enfants particuliers"

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Burton enfin ! Voilà dix ans que le réalisateur semblait s'être perdu dans des films pas vraiment dignes de lui. Après "Charlie et la chocolaterie", le cinéaste s'était égaré dans des œuvres où sa magie n'opérait plus. De "Sweney Todd" à "Big eyes" en passant par "Dark shadows" , Tim Burton semblait perdu. A jamais ?

 

Voilà que le réalisateur de "Beetlejuice" retrouve, à presque 60 ans, son âme de gamin. Heureuse nouvelle que de savoir que le cinéaste est de retour. Car oui, "Miss Peregrine..." est de ces joyaux burtoniens inespérés. Nul doute que le roman de Ransom Riggs était fait pour lui. Il y avait là toute la féerie, toute la magie mais aussi toute la noirceur qui ont donné les meilleurs films de Monsieur Tim.

 

Le cinéaste nous fait oublier les quelques lacunes d'une histoire pas toujours simple à suivre grâce à ses talents de conteur. Ce dernier reste fidèle à ses principes qu'il a jadis exploité avec des personnages emblématiques de son univers : on retrouve un vieil homme qui sert de mentor. En ce sens, Terence Stamp rejoint le Vincent Price d'"Edwards aux mains d'argent", le Martin Landau de "Ed Wood" ou encore le Albert Finney de "Big fish". Ella Purnell évoque la Winona Ryder de "Beetlejuice" ou encore Alison Lohman dans "Big fish"...même blondeur, même extasie devant la magie qui s'opère autour d'elle et dont elle est aussi actrice. Quant au héros, personnifié ici par Asa Butterfield, le jeune héros de "Hugo Cabret" de Scorsese, il renvoie à ces jeunes gens mal dans leur monde, parce que différents, comme l'étaient Depp là encore dans "Edwards...", le jeune Charlie Bucket de "Charlie et la chocolaterie" ou évidement l'Alice en quête d'un pays des merveilles.

 

Un pays merveilleux, voilà bien une des marques de fabrique du réalisateur que l'on retrouve. Burton n'a de cesse de vouloir fuir le monde réel pour s'évader dans un lieu parallèle où l'innocence est de mise. On se demande d'ailleurs quand un investisseur se décidera à créer un "Burtonland" qui ferait à coup sûr fureur. La féerie de son endroit magique est un antidote à l'absurdité d'un monde contemporain qui semble à vomir. Même la douceur de sa musique, aux intonations de son compositeur fétiche ici absent Danny Elfman, laisse place place à une partition en mode Techno parade lorsqu'il s'agit de rejoindre la civilisation actuelle.

 

Et puis Burton s'est rappelé le cinéma qui lui a donné envie de faire, si bien, son métier. La fin est un hommage direct au grand classique "Jason et les argonautes" sans doute un de ses films de chevet, absolument détonante et captivante comme l'est d'ailleurs tout l'ensemble du film.

 

N'oublions pas non plus le ravissement de retrouver sur le devant de la scène Eva Green dans le rôle titre. L'actrice confirme son amour pour l'univers de Tim Burton qu'elle avait déjà côtoyé dans le nettement moins inspiré "Dark shadows". Outre Terence Stamp déjà cité, elle est rejoint ici par deux autres guest stars de luxe en les personnes de Judi Dench et Samuel L. Jackson qui nous ressert un de ces personnages délicieusement sadiques qu'il affectionne.

 

Attention tout de même à ne pas emmener de trop jeunes spectateurs qui pourraient être effrayés par quelques scènes peut être trop noirs pour eux. Les adultes eux peuvent se précipiter voir le meilleur Burton depuis dix ans. Et cela fait un bien fou vous pouvez le croire !

 



08/10/2016
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