« Mort sur le Nil »
De « Mort sur le Nil » nous sommes nombreux, anciens ados, à avoir encore le livre dans la tête qu’on est nombreux à avoir lu vers l’âge de 15 ans. Et puis il y a cette adaptation, brillante, signée par John « La tour infernale » Guillermin où le grand Peter Ustinov campait pour la première fois (il le jouera quatre autres fois) le détective belge Hercule Poirot. Face à lui, il devait dénicher un meurtrier parmi, excusez du peu, David Niven, Bette Davis, Jane Birkin, Mia Farrow ou encore George Kennedy.
C’est dire, entre le roman et le film, si Kenneth Branagh s’empare d’un monument culturel, un sommet du suspense. Son défi principal est d’imposer sa patte lui qui est devant et derrière la caméra.
Sa première tentative, « Le crime de l’Orient-Express » ayant convaincu la majorité des spectateurs, l’acteur / réalisateur s’en va arpenter, de ce fait, un terrain connu.
A l’issu de la vision du film, on serait presque tenter, au mot près, de présenter la même critique que l’opus précédent. L’effet de surprise en moins.
Visuellement c’est superbe avec son Égypte très carte postale. Clairement on regarde un film à découvrir au cinéma. C’est esthétiquement superbe et ces magnifiques paysages, merci les images de synthèses cependant , servent de toile de fond à une histoire qui a donc déjà fait ses preuves quand bien même Branagh y ajoute t’il sa patte.
Ses choix personnels donnent d’ailleurs lieu à de curieuses scènes, en témoigne cette séquence d’ouverture à la magnifique mise en scène mais à la parfaite inutilité quant à l’histoire. C’est d’ailleurs le constat systématique ressenti lorsque le cinéaste veut sortir son film de la trame originale. On ne saurait lui en tenir rigueur mais, pour autant, ses idées novatrices ne sont pas de celles qui rendent le film plus palpitant.
Sa copie est tellement similaire à la précédente, en terme de choix artistique, que l’on ne peut que regretter, une nouvelle fois, cette complaisance du réalisateur à se donner tous les honneurs du film au détriment de ses compagnons de route. On n’en demeure pas moins, une nouvelle fois, charmé par la magnifique Gal Gadot même si elle se fait constamment voler la vedette féminine par l’excellente Emma Mackey qui remporte d’ailleurs de loin tous les suffrages du meilleur personnage du film, devant Poirot inclus.
Pour tous ceux qui ne connaissent pas l’intrigue, il y aura ce plaisir de découvrir cette Rolls-Royce du suspense avec son final forcément imprévisible. Reste que le film est à des années lumières de la réussite de la première adaptation de « Mort sur le Nil » qu’on vous incite ici à (re) découvrir très vite.
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