"Mother"
Emporté par l'enthousiasme suscité par son "Black swan", Darren Aronofsky revient avec un thriller psychologique qui fleure bon (à tort ou à raison ? au spectateur de le découvrir) la paranoïa.
La thèse de départ n'est en effet pas si éloigné que cela de son chef d'œuvre. Jennifer Lawrence est difficilement incomparable à la Natalie Portman en cygne noir et pendant un bon moment la question du vu ou non vu se pose : ce que le spectateur voit est Il réel ou le fruit tordu d'une imagination débordante d'une jeune fille éprise de folie ?
Clairement la première partie du film est captivante. Jennifer Lawrence est parfaite en nouvelle muse du cinéaste et rappelle encore une fois la large étendue de son talent prouvant par là même, et d'ailleurs Ed Harris en fait la remarque, "vous vous contentez pas d'être jolie", bien défini.
Javier Bardem est le choix parfait lui qui a su toujours jouer sur l'ambiguïté de ses personnages. Il y a toujours le doute d'un sourire potentiellement sadique sur son visage rendant ses expressions à la fois rassurantes et inquiétantes.
L'arrivée des énigmatiques Michèle Pfeiffer (formidable) et Ed Harris (génial comme d'habitude) apporte une première partie de film épatante où le chemin d'arrivée est clairement difficile à deviner. La tension est alors palpable à chaque Instant faisant osciller le film entre horreur et fascination.
Et puis patatra ! D'un coup le cinéaste se lance dans une dernière partie de film qui semble quelque peu ignorer les évènements qui viennent de se dérouler. Comme si Arro ne savait plus quoi faire de son histoire de base, des protagonistes importants disparaissent du scénario subitement et le film par là meme va petit à petit tomber comme un soufflé.
Car commence alors une sorte de grand n'importe quoi qui va de cesse surprendre par des choix scéniques bizarres qui virent parfois dans la tendance gore. Et la surprise finale va en laisser perplexe plus d'un à commencer par ceux qui ne vont sans doute pas la comprendre à supposer qu'il y ait quelque chose à piger dans la mesure où plusieurs interprétations sont manifestement possibles. Reste que l'enthousiasme du debut bifurque vers une grosse déception finale et le desarroi de penser que le gros film que "Mother" aurait pu être ne l'est finalement pas.
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