"Ni chaînes, ni maitres"
Non, décidemment non, on n'en finit hélas de faire le tour des horreurs de l'esclavage dont la France a été l'instigatrice pendant si longtemps. D'ailleurs, à y regarder de près, le cinéma français s'est guère penché sur le sujet. On se rappelle de "Les caprices d'un fleuve" avec Bernard Giraudeau.
Simon Moutaïrou s'est donc intéressé au sujet à travers ce qui a été vécu sur l'Ile Maurice au 17e siècle sans rien nous épargner sur l'horreur vécue par ces femmes et hommes (gare à la crudité de certaines séquences).
La première partie montre donc, de façon détaillée, le quotidien de ces esclaves avant que le film ne vire en "survival movie" lorsqu'un père et sa fille décident de se faire la belle lors d'une échappée en mode "Fugitif" avec son lot de séquences fortes et le suspense qui va avec.
Efficace dans son ensemble, "Ni chaînes, ni maîtres" n'apparait, cependant, pas comme le film ultime sur l'esclavage. Les personnages, avouons le, sont un peu trop stéréotypés avec des évidences attendues : l'opposition du blanc bien méchant versus le petit jeune, blanc aussi, qui affirme son désaccord sur ces procédés barbares n'est pas des plus réussies. Et si Benoit Magimel est une fois encore impérial, le personnage de Camille Cottin, en mode maman traum, frôle presque le ridicule. Enfin, le film aborde une sorte de côté mystique qui sied mal à la thématique du film.
On retiendra quand même les excellentes performances de Ibrahima Mbaye Tchie et Anna Thiandoum, bluffants de naturel dans la peau des esclaves fugitifs.
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