Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Le désastreux, et ultra médiatisé, incendie qui a dévasté, en partie, Notre Dame de Paris n’aura pas pris longtemps à intéresser un cinéaste pour en faire une adaptation cinématographique.

A peine trois ans après les faits, voici l’histoire de cette folle journée qui restera gravée dans toutes les mémoires. Annaud, cinéaste qui aime les projets ambitieux, s’est donc intéressé à cette histoire de « Tour infernale » à la française.

Il ne s’agit pas ici de tenter de maintenir un suspense autour du final de l’histoire mais plutôt de nous dévoiler les failles qui ont amorcé l’incendie ainsi que le rôle tenu par bon nombre de protagonistes qui ont contribué à sauver Notre Dame du désastre complet.

Visuellement, on en prend pleins les mirettes c’est indéniable. Le film jongle entre prises de vues réelles enregistrées le jour même par des témoins de l’incendie et des séquences de fiction tournées avec un réalisme étonnant. A ce titre, le film vaut d’être vu en salles.

Reste que le film navigue trop entre deux eaux. Pas complètement un documentaire mais pas totalement un film de fiction non plus,  la portée émotionnelle du film s’en ressent. Le film multiplie les interventions de personnages pour lesquels on est incapables d’avoir un minimum d’attachement. On regrette infiniment l’existence même d’une histoire fictive entre quelques personnages qui aurait rendu le tout nettement plus attachant.

Au lieu de cela, c’est une succession de personnages sans âme (on nous inflige même une séquence hallucinante de mièvrerie avec Anne Hidalgo !) qui déboulent sous nos yeux ennuyés.

L’enjeu étant connu, on ne peut même pas se reposer sur un scénario qui nous apporterait son lot de suspense ou de twists incroyables. On se demande à l’arrivée si l’histoire de Notre Dame justifiait finalement d’en faire un film. Pas sûr… pas un film raté certes mais pas franchement une réussite.