Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Deux garçons, une fille euh… deux possibilités. La trame de départ pourrait presque ressembler au film culte de Andrew Fleming sorti, mon Dieu, il y a déjà presque 30 ans. « Deux garçons, une fille TROIS possibilités » racontait les amours contrariés de deux garçons et d’une fille, chacun désirant quelque peu les deux autres, à une époque où l’homosexualité était, encore, très taboue.

En 2023, on n’écrira pas qu’être homo devient une banalité pour ceux qui le sont (l’homophobie est encore bien présente) mais les choses ont, dans certains pays comme le nôtre, pas mal bougé. Après pléthore de films où un hétéro se découvre des penchants homos, des tentatives de « coming out inversés » seraient-elles en train de montrer le bout de leur nez ?

Le sujet, dans ce sens, semble causer un vrai problème cinématographique comme si cela en était honteux, comme si l’œuvre serait taxée d’homophobe. A ce titre, Ira Sachs, homosexuel revendiqué, ne risquait pas grand chose à s’y risquer mais le cinéaste préfère rester sur un terrain plus familier.

« Passages » est donc un film sans vraiment de surprises qui voit un homme hésiter entre deux vies de couple ou, plutôt, qui rêve de juxtaposer les deux. L’ensemble est formé de scènes assez téléphonées qui ne vaut principalement son intérêt que par le jeu de ses protagonistes dont on retiendra surtout la décidément impeccable Adèle Exarchopoulos dans un rôle qui semble s’inscrire comme une continuité de celui d’Adèle dans le film de Kechiche.

On ne peut pas dire qu’on s’ennuie mais ce n’est pas non plus le film le plus prenant de l’année. Loin s’en faut.