Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

« Seul(s) au monde ». Comment faire du neuf avec une thématique qui a déjà eu son lot de films sur le sujet ?

Le « s » mis à la fin de « seul » dans le titre du film change la donne et le différencie immédiatement, notamment, du film de Robert Zemeckis, avec Tom Hanks, face auquel la comparaison est hautement tentante.

Ils sont donc ici deux à se retrouver coincés sur une île déserte, oui apparemment cela est encore possible en 2023, sur laquelle ils vont devoir apprendre à survivre une fois acceptée l’idée qu’ils vont y passer un bon moment.

Adaptation du roman d’Isabelle Autissier, l’histoire ne nous dispense d’aucune situation logiquement attendue dans un film avec une telle thématique : l’apprentissage de la survie, comment se nourrir, comment surmonter le froid, comment cohabiter 24h / 24 avec l’autre quand bien même s’agit-il du conjoint… tout y est et cela en est presque décevant puisque, finalement, l’œuvre est assez avare en coup de théâtre.

Et si la mise en scène de Thomas Bidegain est impeccable tout comme l’interprétation épatante de ses deux seuls interprètes, Gilles Lellouche et Mélanie Thierry, on déplore néanmoins un surplus d’invraisemblances qui atténue le plaisir d’ensemble. A force d’exagérer les situations, de rendre certains comportements des protagonistes à la limite de l’incompréhensible et, surtout, de cumuler des séquences peu crédibles, le cinéaste nous perd en chemin jusque son dénouement finalement trop prévisible et donc décevant.

C’est dommage car on sent, au demeurant, une réelle volonté de proposer un autre cinéma, moins classique que ce que notre hexagone propose à outrance. Loin d’être désagréable à regarder, il manque ce petit quelque chose qui aurait pu en faire un grand film du genre.