Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

« Star Wars : L’ascension de Skywalker »

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Il s’était passé quelque chose d’inédit pour nous autres sur ce blog lors de la vision du dernier épisode avant celui ci : pour la première fois la hâte de découvrir l’épisode suivant ne se faisait pas ressentir.

 

La faute en incombait à la médiocrité déconcertante de l’épisode en question qui faisait déjà suite à un septième opus déjà peu fameux. Autrement dit, ce neuvième acte n’était pas, mais alors pas du tout, parmi les attentes de l’année sur ce blog.

 

La bonne surprise vient pointer le bout de son nez lors d’une entame de film qui, enfin, parvient à nous surprendre un peu après deux remakes même pas assumés. Pour la première fois depuis l’épisode 3, « La revanche des Siths », se détache l’impression de nouveauté, avec une scène d’ouverture efficace, et sans parole, qui voit un Kylo Ren plus sombre que jamais en découdre avec tous ceux qui croisent son chemin. Efficace et prenant, cela laisse présager du bon pour la suite. Impression confirmée par les séquences suivantes qui alternent scénario inédit avec des scènes d’action de haut vol. Assurément on passe alors un bon moment d’autant que l’humour n’est pas mis de côté non plus. Sérieux mais pas trop.

 

Mais c’est oublier vite que J.J. Abrahams est un des réalisateurs les plus surestimés du Hollywood actuel. Le cinéaste ne doit finalement sa renommée qu’à travers des sagas qui existaient déjà avant lui. Et s’il est un artisan incontestablement doué, il est bien pâlichon quant à donner une once de faits marquants dans ses œuvres.

 

Et ce neuvième opus ne déroge pas à la règle. C’en est d’autant plus gênant dans cette nouvelle trilogie que les deux cinéastes recrutés pour les diriger, Ryan Johnson et lui, n’ont pas été fichus de tomber d’accord sur la direction à donner à cette saga, donnant lieu à une histoire globale sans queue ni tête où les deux hommes n’ont eu cure des spectateurs  préférant anéantir le travail de l’autre.

 

Clairement, il n’est guère utile d’avoir vu « les derniers jedi » pour comprendre ce film qui semble faire suite directe au « Réveil de la force » ! Et là où l’on sent le manque de génie de Abrahams, c’est lorsque l’on constate qu’il ne sait pas tenir le rythme de son film sur la durée. Après une première partie plutôt sympathique donc, le cinéaste s’embourbe dans une redite finale qui n’est pas sans rappeler celle du « Retour du jedi ». C’est d’autant plus énervant, et ce n’est pas spolier que de divulguer cela, que le retour du grand méchant Palpatine n’est jamais expliqué : comment s’en est-il sorti à la fin du 6 ? Comment expliquer son silence pendant tout ce temps ? Cela ne sera jamais expliqué dans le film. 

 

Côté casting ça continue de pêcher sévère aussi : on nous joue la carte de la nostalgie en nous faisant revenir les pivots de la trilogie mythique au détour de scènes qui ne servent vraiment à rien. Quant aux nouveaux protagonistes, ils continuent à manquer sévèrement de charisme pour marquer les esprits. Surtout que Abrahams ne s’intéresse guère qu’au duo Kylo « Darth Vader du pauvre » Ren / Rey, la pseudo Luke Skywalker au féminin, qui n’en finissent pas de se battre dans des séquences qui finissent par se ressembler toutes. Pendant ce temps là Oscar Isaac et John Boyega tentent de défendre des personnages qui n’ont aucun intérêt dans l’intrigue et dont le destin n’a aucun intérêt majeur. Qu’ils s’en sortent ou pas, quelle importance ? Qui va les pleurer ? 

 

De manière presque prétentieuse, Abrahams cherche à nous planter la scène qui marquerait autant les esprits que l’emblématique séquence culte de « L’empire contre-attaque ». En vain. Pire même, le cinéaste parvient à faire marrer la salle lors d’une scène finale d’un affligeant ridicule. 

Ajoutons aussi que John Williams ne s’est pas trop foulé ici : la plupart des partitions utilisées font davantage penser à un best-off de la saga qu’à une musique originale...

 

Ce neuvième acte, s’il se laisse davantage regarder que les deux précédents, ne fait cependant que confirmer la parfaite inutilité artistique des épisodes 7 à 9 et met bien en lumière l’évidence même que l’on sait depuis 1983 : « Le retour du jedi » est bien l’épisode 6 et final.

 



27/12/2019
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