Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

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"Sur les chemins noirs"

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Inspiré de l'histoire vraie de Sylvain Tesson, un écrivain, victime d'une chute de 10 mètres du haut d'une maison. Après en avoir réchappé miraculeusement, mais non sans séquelles, l'homme décide de faire le tour de France, contre l'avis général des médecins.

 

Cette quête de soi avait tous les dispositifs pour enfanter un film et Sylvain Tesson, lui-même, y a largement contribué. Il fut particulièrement heureux de voir que son histoire intéressa rapidement Jean Dujardin fin prêt à s'embarquer dans l'aventure.

 

Visuellement parlant, "Sur les chemins noirs" est à l'attendu, offrant un spectacle de toute beauté quant à ses magnifiques paysages. Le film donne clairement envie de prendre son sac pour aller (re) découvrir ses milles et un lieux magiques qui sont à nos portes. A ce titre, le film vaut d'être vu sur grand écran. 

 

C'est un peu plus compliqué en terme de scénario. Denis Imbert peine à insuffler de la dramaturgie dans son propos. Le film est une promenade sympathique à regarder, certes, mais qui captive guère dans son avancée. C'est hélas ni plus ni moins qu'un homme qu'on suit en train de marcher accompagné, parfois, par quelques protagonistes (la soeur, le bon pote, un compagnon de route rencontré par hasard...) histoire de donner du dialogues au film. 

 

On aurait aimé un peu plus de pêche au tout et, en cela, la voix off plombante de Jean Dujardin n'aide en rien. L'acteur semble bien mal à l'aise dans cet exercice et a tendance à davantage endormir que susciter l'intérêt. 

 

Imbert utilise, par ailleurs, largement trop le système du flash-back au point, parfois de nous perdre. Et ces retours en arrière ne nous présentent que de façon condensé la vie d'avant de l'écrivain alors qu'elle aurait mérité une lecture plus approfondie.

 

Enfin, et c'est pas le péché moindre du film, on assiste à certains clichés dans les personages de campagne un peu dérangeants. A ce titre, la séquence de la fromagère esseulée dans sa maison qui, en 5 minutes, propose à Jean Dujardin, en lourds sous entendus, de coucher avec elle est un brin gênante...

 

Quant à Jean Dujardin lui même, il ne convainc guère dans une approche simpliste consistant.à alterner regards dans le vide et nez dans son bouquin. On comprend bien ce qui l'a séduit dans ce parcours mais, hélas, le film, finalement, ne dépasse pas la carte postale filmique. 



22/03/2023
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