Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Un film de gangsters avec Robert de Niro en vedette ? Forcément, sur le papier, cela donne envie. Et on ne peut pas dire que l'on soit arnaqué sur le produit proposé sur ce point : le grand Bob est présent d'un bout à l'autre du film.

Mais, d'entrée de jeu, le film cause problème sur un point : on est content de profiter à temps plein de l'acteur mais l'on se demande, cependant, sans cesse la raison invoquée de faire jouer à de Niro deux personnages sans que jamais le scénario ne justifie ce choix. 

Dès lors, on se demande si le film n'est pas un film hommage où de Niro nous ferait une compile de ses meilleures prestations passées dans la peau de gangsters. Car ses deux rôles semblent être la rencontre de l'Al Capone des "Incorruptibles" face au Sam Ace Rothstein de « Casino ». Quand on est fans, comme ici sur ce blog, de l’acteur, on prend évidemment un énorme plaisir de profiter pleinement du grand Bob, deux heures durant, dans son genre de prédilection.

Mais il faut donc bien reconnaître que son face à face avec lui-même ne fonctionne pas. Bien que grimé, pour faire en sorte que le spectateur distingue les deux personnages, De Niro tombe, malgré lui, dans le ridicule lors des séquences communes aux deux rôles.

Au delà de cette problématique, il faut bien reconnaître que le film est méchamment bavard et il faut bien reconnaître que Barry Levinson, dont le dernier film référence remonte à plus de vingt ans, n’est pas Martin Scorsese. Le réalisateur de « Rain Man » et « Good morning Vietnam » peut toujours compter sur la maestria du jeu de ses interprètes pour palier un manque de génie qui n’en fera jamais un Coppola ou un de Palma.

Ce n’est certes pas le pire film de l’année, mais un film de gangsters avec de Niro en vedette, on espérait beaucoup mieux quand même.