« The Fabelmans »
Son premier film « officiellement » sorti pour le cinéma fêtera ses 50 ans l’année prochaine. En 1974, en effet, sortait « The sugarland express » même si certains spectateurs avaient déjà eu la chance de découvrir un autre long métrage du cinéaste, sur grand écran, datant de 71, intitulé « Duel » et initialement conçu pour la télé.
C’est donc après près d’un demi-siècle que le prestigieux cinéaste décide de dresser son portrait, ou presque, à travers un film qui raconte sa jeunesse et la naissance de sa passion pour le septième art au milieu d’une famille pas toujours simple à accompagner.
C’est peu dire qu’ici, sur ce blog, nous adorons Steven Spielberg. La mise en boîte d’une œuvre retraçant sa jeunesse avait donc de quoi nous emballer. Et, clairement, « The Fabelmans » a des moments de grâce absolue à travers des images à la lumière superbe embellis par ce côté magnifiquement rétro qui donne un charme fou au film. La patte de Spielberg est bien présente et on se dit que personne n’eut pu mieux raconter cette jeunesse qui fut la sienne.
Saluons la perle trouvée par Maître Steven en la personne de Gabriel Labelle qui campe un jeune Steven plus vrai que nature. Il a beau s’appeler Sammy Fabelman dans le film, on n’a de cesse de voir le futur réalisateur de « E.T. ». Et l’acteur habite complètement son personnage pour nous permettre d’y croire à chaque instant.
Il est autrement plus convaincant que Michelle Williams qui, de son côté, a tendance à en faire des tonnes pour le coup. L’actrice, que l’on a connue plus subtile dans son jeu, nous surprend plus d’une fois à pousser son personnage dans des retranchements hautement exagérés qui rendent peu crédibles les situations dans lesquelles elle se retrouve.
Le surjeu constaté n’est pas la seule faille d’un film qui a tendance, par ailleurs, à tourner quelque peu en rond. Voir l’apprenti réalisateur nous montrer comment il a forgé sa légende avec des petits riens est tout à son honneur mais les scènes finissent par se ressembler quelque peu au bout d’un moment et ne justifient en rien les plus de 2h30 de film.
Mais surtout, le plus dommage, est de constater que « The Fabelmans » montre trop de Steven et pas assez de Spielberg. Le film s’arrête là où le grand plaisir de ses fans auraient pu atteindre son paroxysme. A défaut de retracer toute sa carrière, Spielberg aurait pu pousser son film jusque « Jaws », film qui l’a fait rentrer au Panthéon des cinéastes. Au lieu de cela, le film prend fin alors même que le réalisateur se balade dans les allées de la Universal après une entrevue prestigieuse avec un cinéaste légendaire dont on taira le nom ici pour ne pas spoiler.
On voit, malgré tout, pas comment Spielberg ne repartirait pas avec son 3e Oscar en tant que réalisateur tant il apparaîtrait logique que l’on y voit l’occasion de lui remettre un « Oscar d’honneur » déguisé. C’est tout le bien que l’on lui souhaite tant nous le vénérons ici et tant pis si son nouveau film est loin, très loin, d’être le coup de cœur espéré.
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