Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

C’était un film particulièrement attendu. Déjà parce que c’est un film de Darren Aronofsky qui brille, presque tel un Terrence Malick, par la rareté de ses œuvres, son dernier film datait de 2017.

Et puis, surtout, « The whale » marquait le retour au premier plan d’un acteur quasiment tombé dans les abîmes de l’oubli, Brendan Fraser. Pas besoin de le voir longtemps à l’écran pour comprendre ce qui a bien pu le motiver dans ce projet. Littéralement méconnaissable avec ses, supposés, 200 kilos (et même plus), l’acteur n’est pas ici pour rigoler (ça se saurait si on se marrait chez l’ami Darren). Mais les enjeux du rôle sont tout de même un peu trop voyants. Bien sûr, le comédien est incroyable mais, entre son physique et son jeu forcément théâtralisé (le film est tiré d’une pièce), on voit un peu trop souvent « le rôle à Oscar ». Une approche qui lui a cependant réussi puisque l’acteur a effectivement remporté  l’Oscar du meilleur acteur en 2023. C’est donc techniquement bien vu même si ce n’est pour autant pas la plus grande performance jamais vue récompensée aux Oscars.

Du reste, Aronofsky en fait souvent des tonnes à vouloir filmer Brendan Fraser sous tous les angles, ajoutant des scènes, inutiles, de nu histoire de mettre en avant le travail, certes éblouissant, fait par les maquilleurs. Ces scènes d’ailleurs ont tendance un peu trop à se redire au point de s’interroger si le film n’aurait pas gagné en punch en étant quelque peu raccourci. De même est-on gêné quand le film bascule en mode « Leaving Las Vegas » de la bouffe quand Fraser se tue à petit feu en manageant à outrance de la même façon que Cage (lui même Oscarisé pour ce rôle) se détruisait à coup de bibines. 

Alors oui, c’est sûr qu’il est toujours plaisant d’assister au come back d’une star jadis déchue et il est certain que Fraser va repartir sur de bons rails. Mais il n’en demeure pas moins que « The whale » a trop souvent l’aspect de ce qu’il est : du théâtre filmé.