Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Ce que l'on sait à priori tous en abordant "Three bilboards", c'est son pitch de départ peu ordinaire et innovant. Et la très bonne nouvelle qui en ressort est de constater qu'il est source d'une armada de judicieuses idées.

Car "Three bilboards" n'a de cesse de nous étonner du début à la fin. Aucune situation n'est prêt définie, rien n'est prévisible et il y a tout un lot de surprises au fil de l'intrigue qui nous marquent encore à la fin. 

Mais le plus surprenant encore dans ce lot d'inattendus, c'est qu'il touche également notre attachement, ou pas, à tous les protagonistes. Là encore rien ne saurait être prévisible et la sympathie ou l'antipathie de la part des personnages peuvent varier en fonction de l'évolution de l'intrigue.

Ces personnages justement sont incarnés, avec une justesse commune, par un florilège d'acteurs, les uns connus les autres moins, au diapason de leur art. Les citer tous prendrait trop de lignes qui finiraient par se répéter mais comment oublier les performances de Woody Harrelson et le trop rare Sam Rockwell qui trouve ici un rôle fantastique, son meilleur peut être ? Et puis bien sûr il y a Frances McDormand qui nous rappelle, si c'était nécessaire, à quel point elle est une grande actrice. Quoi de plus normal qu'elle ait trouvé l'inspiration dans ce film aux intonations très "Coeniennes" qui auraient plu assurément aux deux frangins papas de "Fargo". 

Sauf que c'est à Martin McDonagh que l'on doit ce petit bijou. Lequel est un cinéaste qui n'avait pas fait grand bruit pour le moment même si son "Bons baisers de Bruges" était plutôt prometteur. Mais voilà d'un coup qu'il nous signe une œuvre singulière, imaginative, fourmillant de bonnes idées. Si ce film n'est pas un accident de parcours, il n'y a nul doute qu'il va falloir suivre ce réalisateur de très près ces prochaines années.

Pour le moment il faut courir voir cet excellent film qui est la même première bonne surprise de cette année 2018.