Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Deux ans après le solide « Get out », voici le retour attendu du réalisateur Jordan Peel qui se complaît à continuer dans le cinéma d’épouvante.

« Us » ou la rencontre d’une famille face à leurs doubles maléfiques. C’est à peu de chose près le synopsis de départ que le cinéaste va bien sûr développer tout le long de son film. Le realisateur s’est d’ailleurs donné une durée confortable, deux heures, pour se permettre de proposer une ribambelle de rebondissements qui n’aura de cesse de prendre  le spectateur à la gorge grâce à un suspense rondement mené.

Et le cinéaste ne tarde pas à mettre la terreur à l’image puisque la scène de pré-générique met le ton d’entrée de jeu sur ce qui nous attend. Force est de reconnaître que cela fonctionne plutôt bien et que l’angoisse qui touche cette famille est contagieuse dans la salle de cinéma même si, il faut reconnaître, on ne sursaute guère durant le film. En cela, le terme épouvante n’est pas forcément le plus approprié. « Us » n’est pas non plus « L’exorciste 2019 » mais cela n’empêche pas l’attraction du film de faire son effet. 

L’humour n’est pas absent non plus, preuve que le cinéaste ne se prend pas complètement au sérieux. Tout ça c’est du cinéma et nous sommes là pour nous divertir. A ce titre « Us » fonctionne, aidé par l’impeccable interprétation des membres de la famille que ce soit les excellents parents joués par la très belle Lupita Nyong’o et l’hilarant Winston Duke et leurs enfants Shahadi Wright Joseph et Evan Alex. On imagine volontiers le pied qu’ils ont eu à interpréter le Jekyll et Hyde d’un même personnage. 

Comme pour « Get out », on peut regretter peut être une dernière partie qui patauge légèrement en se glissant brièvement dans des scènes un peu répétitives qui frôlent même parfois, le temps de quelques minutes, l’ennui. Le cinéaste se rattrape grâce à un twist final, que n’aurait pas renié Shyamalan, lequel relève le niveau et permet d’avoir une appréciation d’ensemble plutôt satisfaisante.