Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Comme il y a bien longtemps que le Patrice Leconte des grosses productions (l'ignoble "bronzés 3" ou le raté "Mon meilleur ami") ne fait plus du bon (il a quand même raté aussi le retour de Bébel et Delon), on est content de retrouver le Leconte intimiste, celui notamment de "La fille sur le pont".

Bonne idée du cinéaste que d'employer trois acteurs peu connus. En employant ces jeunes, Leconte apporte un vrai bol de fraîcheur à son cinéma. Ses acteurs lui en donnent un bon. Clément Sibony et Nicolas Giraud sont deux frangins pleins de vigueur, de patate et d'enthousiasme. Ils sont accompagnés par la pétillante Pauline Lefevre qui apporte sa beauté, son sourire à un personnage de belle séductrice, pas vamp juste charmeuse. Elle est investie corps et âme dans un beau rôle qui peuvent lui faire espérer une carrière à l'entame similaire à sa consoeur de Canal Plus Louise Bourgoin.

Pour autant "Voir la mer" n'est pas parfait. Ainsi les scènes avec le mari jaloux sont d'une consternante inutilité qui plombent, par leur inutilité grotesque, un film déjà pas si long. Alors qu'il y avait des possiblités énormes de développer les rapports entre les trois principaux protagonistes, les interventions de ce personnage secondaire viennent sans cesse tout gâcher. 

C'est là que le bât blesse : fort de 35 ans de carrière, Leconte fait ici des erreurs d'un jeune débutant et nous offre, à l'arrivée, un film bancale qui n'est pas l'excellent film qu'il aurait pu être. Dommage.