"120 battements par minute"
Sans faire offense à "The square", nous avons ici la Palme d'or de cœur de la plupart de ceux qui l'ont vu. Que ce soit de la part des critiques mais aussi du public, un même verdict d'enthousiasme vient accompagner les issues des projections.
Assurément Robin Campillo a réussi un coup de maître avec cette histoire vraie tournée comme s'il s'agissait d'une course contre la montre, une course contre la mort. Son film relate une histoire vraie, celle d'act up qui fit un forcing physique sur les laboratoires mais aussi l'Etat pour que se presse des solutions plus efficaces. Pour leur propre survie. Car la plupart est malade, certains à plus ou moins moyen terme condamnéS. Ils se battent continuernt à vivre, continuent à aimer. Car, c'est bien le drame du SIDA, l'essentiel des protagonistes vont (peut être) mourir pour s'être aimés.
Campillo concentre sa caméra sur une dizaine de personnages dont l'historique avec la maladie diffère d'un protagoniste à un autre. Le cinéaste propose un schéma très précis qui est le même tout du long : Action/ réaction comme on a pu l'entendre dans "Les choristes".
L'action se met en place à travers des débats qu'Act up organise entre ses membres. Des débats souvent houleux mais toujours passionnants entre une bande de copains. Car la maladie que la plupart a dans son sang a rapproché tous ces personnages et c'est d'ailleurs ainsi que se connaissent le couple phare du film, un "seropo" et un "seroneg".
La réaction se démontre par des manifestations coup de poing contre ceux qui traînent la pâte face à une maladie longtemps jugée mineure.
Et puis "120 battements...", c´est aussi une histoire passionnelle qui n'est pas sans rapppeler une ancienne Palme d'or récente, "La vie d'Adèle". Une belle histoire certes mais qui peut prendre fin d'un instant à l'autre du fait de la maladie de l'un d'eux... Alors Il faut vivre chaque instant entre amour physique, sorties en boîte, Il y a ici comme une interdiction de dormir. "Nous avons toute la vie pour nous amuser, nous avons toute la mort pour nous reposer" disait George Moustaki dans sa chanson "La philosophie". Elle aurait pu être prise comme fil conducteur du film tant elle semble appropiée.
La force du film vient aussi de sa sobriété. Son petit budget limite les champs d'action et permet de ne pas trop se disperser. Le principal lieu est donc une petite salle où à lieu les échanges, quelques sorties "dehors" et des appartements d'une grande sobriété dont les faibles jeux de lumière viennent souvent contraster les néons de la salle de débats.
On n'oubliera pas de saluer les performances d'acteurs tous formidables du début jusque cette fin glaçante qui n'est pas sans rappeller celle de "La haine". Un titre éloquent à l'époque et dont le cinéaste veut ici rappeler qu'il n'y a pas de haine chez ses personnages. "Juste" de l'amour.
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