« Moonfall »
Ici, sur ce blog, on aime bien Roland Emmerich. Ou plutôt on a aimé. Certes ce n’était pas du cinéma d’une grande finesse d’esprit. Mais, de « Independance day » au « Jour d’après » en passant par « 2012 » et « Godzilla », on aimait son cinéma « bourrin ». On ne saurait oublier son « Stargate » et surtout « The patriot » qu’on avait adoré.
Mais le vent semble avoir tourné : sa suite d’ « Independance day » sonnait la redite sans âme et sans intérêt tandis que son « Midway » se laissait regarder avec un certain ennui. D’ailleurs, après justement fait son « Pearl Harbor », Emmerich continue ici d’arpenter les routes de son compère Michael Bay, période 90´s / début 2000, avec cet ersatz de « Armageddon ».
Fort d’un synopsis de départ alléchant, à défaut d’être probable, la lune menaçant de s’encastrer dans la Terre (rien que ça !), Emmerich avait de quoi nous tenir en haleine. Mais le film sent le pétard mouillé dès sa scène d’ouverture, sorte de « Gravity » du pauvre, annonciatrice d’une suite d’événements qui vont s’embourber dans un néant galactique des plus profonds.
Ça a beau avoir un budget conséquent, « Moonfall » semble, en tout point, être d’une pauvreté extrême.
Pauvreté du scénario : Emmerich nous a concocté une théorie fumeuse pour expliquer la déviation de la lune. Avec, à la clé, un cinéaste qui a envie de se prendre pour Kubrick par moment. On en rigole encore. « Moonfall » est un défilé de scènes qui enchainent des dialogues sans fond qui semblent être adressés à des spectateurs que l’on prendrait pour des neuneus. C’est bavard, ennuyeux, consternant de bêtises. Et on n’ose à peine, ici, évoquer les séquences qui se veulent fun et rigolotes qui ne sont en fait euh… ni fun ni rigolotes.
Pauvreté des personnages : ainsi donc l’avenir du monde tient entre les mains d’un employé de Fast food (oui oui) qui a tout deviné avant tout le monde. De toutes façons, aucun, absolument aucun, personnage ici n’est attachant. Plutôt attachiant. Cela permet d’ailleurs d’enchaîner pour évoquer la pauvreté du jeu des acteurs. On n’a jamais vu Halle Berry et Patrick Wilson aussi mauvais. Comme tous leurs partenaires, ils n’ont pas l’air de croire dix secondes à ce que le cinéaste leur fait faire.
Pauvreté des images : Emmerich démolissant des villes ? Tellement vus et revus dans son cinéma que la lassitude est, cette fois, prédominante. Surtout les images ne sont même pas belles. C’est visuellement pénible à regarder.
Emmerich ose quand même suggérer une potentielle suite à ce désastre. L’échec du film laisse suggérer que nous échapperons à cela et que ce ratage cinématographique restera sans continuité.
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