« Challengers »
Longtemps mis de côté, le monde du tennis semble, ces dernières années, intéresser davantage les cinéastes. En témoignent les sorties de « 5e set », « La méthode Williams », « Battle of sex »ou encore « Borg / McEnroe ». Pas de quoi évoquer un raz de marée du genre mais un Indéniable regain d’intérêt pour ce sport s’est affirmé côté 7e art.
« Challengers » bénéficie d’un scénario prenant. A coup de scènes alternant présent et flash-back, Luca Guadagnino nous gratifie d’une histoire tenant la route et sans temps mort même si il n’était pas forcément indispensable de faire durer le film au delà des deux heures.
Les scènes de tennis sont une totale réussite. Le cinéaste n’hésite pas à faire du spectateur un joueur potentiel. Les prises de vue sont irréprochables. Avec un tel contenu, on se dit que le film pouvait atteindre les hautes sphères du film 100 % réussi. Mais non.
Sur le papier, « Challengers » devait être un film « hot ». Mais là où un Verhoeven, un Von Triers ou un Khechiche savent insuffler un érotisme détonnant, Guadagnino est tout en retenue, ne semblant pas vouloir (ou pouvoir ? Pression des studios ?) se lâcher. Résultat: face à sa caméra, une Zendaya à la sensualité d’un poulpe au point qu’on se demande si l’ex mannequin n’a pas apporté des exigences sur ce qu’elle souhaitait montrer. Si on rajoute le cruel constat que l’actrice est aussi expressive qu’un manche à balai, on comprend que ses succès ciné passés ne sont qu’une illusion (les sagas « Spiderman » et « Dune » auraient cartonné sans elle).
C’est, heureusement, un peu mieux du côté de ses partenaires masculins. Mike Faist et surtout Josh O’Connor se montrent être des potes / adversaires des plus efficaces. Leurs scènes communes sont les plus réussies du film… tant qu’ils sont tous les deux. La séquence homo, tellement grostesque dans sa forme, ne semble avoir été mise que pour un politiquement correct. Reste que les autres moments entre eux permettent, elles, de compenser les autres défauts du film.
Outre Zendaya, « Challengers » n’est pas dépourvu d’autres aléas. A commencer par une affreuse bande-son. Servie par Trent Reznor et Atticus Ross, la musique est tout simplement affligeante et d’une déconcertante présence lors des scènes, débarquant chaque fois d’un coup sans cohérence avec l’intrigue du moment. Ce n’est plus de la musique mais du bruit.
Cerise ultime du gâteau : la fin totalement ratée. Entre coups de théâtre prévisibles et plan final grotesque, « Challengers » se loupe sur sa dernière manche.
Indéniablement, il vaut mieux (re) découvrir les nettement plus sensuels « Deux garçons, une fille, trois possibilités » et surtout « Sex intentions », aux sujets similaires mais d’un tout autre calibre.
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