Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Clairement il n’y a pas grand chose à redire de « De son vivant » :l’histoire est magnifiquement structurée avec son lot de scènes qui vous prennent aux tripes. L’émotion est omniprésente sans jamais virer dans le pathos gratuit, clairement Emmanuelle Bercot signe une œuvre forte et sincère qui se veut au plus proche de la réalité de ceux qui vivent cette tragédie (un malade d’un cancer incurable ainsi que ses proches).

Il n’y a rien de gratuit dans le film, pas de scène en trop, tout juste pourra t-on reprocher une séquence ridicule qui voit la mère porter son fils de 40 ans dans ses bras tel un bébé…

Et puis il y a le casting qui tient presque grâce à trois protagonistes. Certes on ne saurait ignorer le jeu de Cécile de France ou des jeunes comédiens constituant la troupe de théâtre de notre héros. Il n’en demeure pas moins que le film est dominé en premier lieu par une Catherine Deneuve  touchante comme on ne l’avait plus vue depuis longtemps.

Il y a ensuite l’étonnant Gabriel Sara, véritable médecin, qui offre une composition étonnante. Si la médecine ne l’intéresse  plus demain, il a une voie cinématographique toute trouvée.

Et puis il y a Benoit Magimel. L’acteur, qu’on a toujours connu, offre une des plus éblouissantes prestations de sa carrière ce qui n’a pas peu dire quand on voit la richesse de certains de ses rôles. Jamais dans la surenchère, l’acteur est d’une justesse incroyable et nous émeut comme jamais. Si l’académie des César ne le nomme pas c’est qu’elle serait vraiment aveugle.

Tout semble parfait. Pourtant « De son vivant » a un défaut bien malgré lui. En cette époque ultra morose où la maladie est omniprésente dans les actualités, qui a envie de s’enfermer dans une salle de cinéma pour voir un homme agonir d’un cancer ? Aussi beau soit le film, sa négation annoncée dès le début n’est pas vraiment un stimulus. En soit c’est vraiment dommage car c’est indéniablement un beau film.