Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

On va être honnête : quand on a appris la mise en chantier  de « Furiosa », on s’est dit, sur ce blog, que George Miller suivait la tendance #metoo pullulante depuis quelques années en féminisant le très viril Mad Max. Et ça nous énervait.

Comprenez que nous n’avons, loin s’en faut, rien contre le féminisme mais nous persévérons à penser que de féminiser des rôles qui, jadis, étaient tenus par des hommes n’est pas la solution appropriée.

Alors s’il s’agissait de faire de ce film qu’un remake « version filles » de « Mad Max », on en voyait guère l’intérêt surtout en gardant, dans un coin de notre tête, la catastrophe « Ghosbusters »…

Mais George Miller est un malin. Et un sacré visionnaire aussi. S’il est possible qu’il ait répondu par l’affirmative aux appels des sirènes d’Hollywood désireuses d’octroyer le max de rôles principaux à la gente féminine, il n’en demeure pas moins que le cinéaste a su adapter son cinoche ô combien viril à une héroïne qui en impose d’office.

Il faut dire aussi que Miller avait déjà tâté le terrain avec sa Furiosa, alors jouée par Charlize Theron, dans son somptueux « Fury Road ». Les retours ayant été plus que positifs, notamment sur cette nouvelle héroïne, la création d’un spin-off devenait plus facile à vendre.

Puisque le film est un prequel, il s’agissait de trouver la perle rare susceptible de remplacer la magnifique Charlize. La montée en puissance, ces dernières années, de Anya Taylor-Joy était un facteur pour inciter le cinéaste à la choisir. Choix judicieux. Totalement crédible en « woman action movie », l’actrice s’est donnée à fond dans son personnage et n’a aucun mal à nous persuader qu’elle peut être une sacrée adversaire face au colosse Chris Hemsworth qui visiblement a pris un malin plaisir à jouer les méchants de service, aux antipodes du gentil Thor.

Certes le film est un chouïa longuet et a quelques invraisemblances, mais les scènes d’action sont, quant à elles d’une redoutable efficacité. Miller arrive, en effet, à nous proposer des séquences à couper le souffle sans (trop) souffrir d’une certaine redite qui aurait pu être sienne par rapport aux épisodes précédents.

Pas le meilleur film de la saga, ce « Furiosa » n’a pas, pourtant, pas à rougir de la comparaison avec les autres épisodes. Dommage, d’ailleurs, que son flop en salles remette en cause un potentiel prochain épisode et ce même si on prendrait un plaisir certain de voir le réalisateur des « Sorcières d’Eastwick » s’essayer à d’autres univers cinématographiques…