Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Réalisateur pour ainsi dire culte des années 90 avec des œuvres telles que « The crying game « « Entretien avec un vampire » ou encore « Michael Collins », Neil Jordan s’était quelque peu raréfié par la suite ne signant plus aucun film majeur.

« Greta » fleure justement bon le parfum des 90´s avec ce polar psychologique qui rappelle à notre bon souvenirs ces désormais classiques que nous a proposé cette décennie tels que « Misery  »,  « J.F. partagerait appartement », « La main sur le berceau » sans oublier LE modèle du genre « Basic instinct ». Leur point commun : l’ennemie est une femme tombée quelque peu dans la folie suite à un passé douloureux. « Greta » s’inscrit dans cette lignée où Isabelle Huppert succède à quelques cas qui avaient jadis pour nom Rebecca de Mornay, Katie Bates, Jennifer Jason Leigh et bien sûr Sharon Stone.

Et cela débute franchement bien : Huppert exulte à jouer la folle dingue de service tandis que sa belle et jeune partenaire, Chloe Grace Moretz campe avec délice les fashion victim. Tous les ingrédients attendus sont bel et bien là. Attendus ? C’est un peu le reproche que l’on peut faire à un film qui manque sérieusement de surprises d’envergure. 

Le gâchis s’intensifie au gré d’une dernière partie qui part méchamment en vrille. Depuis la moquerie faite au genre via « Scream », on ne pensait plus revoir dans un film des énormités aussi grosses que celles vues ici. Pire même : « Greta » penche même parfois du côté de « Scary movie » tant les situations sont grotesques et ridicules. Tout devient terriblement téléphoné et ahurissant de bêtise bien indignes du talent de ses protagonistes devant et derrière la caméra. Malgré un (petit) twist vers la fin plutôt inattendu et sympa, le film sombre corps et bien dans le n’importe quoi total tel un mauvais téléfilm de deuxième partie de soirée. Dommage.