Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Si le fait est tombé chez nous dans les oubliettes depuis bien longtemps, nul doute que les émeutes terribles qui eurent lieu à Los Angeles demeurent un trauma encore bien présent pour ceux qui l'ont vécu.

Et ici le ton est donné d'entrée de jeu à travers une scène forte dont découle une décision de justice absolument aberrante. Cette consternation s'ajoutant à une autre injustice bien plus connue (la mise à tabac d'un jeune noir par quatre policiers blancs) va mettre le feu aux poudres dans la cité des anges.

On ne s'étonne nullement que la réalisatrice du prometteur "Mustang" se soit intéressée à ce brûlot qui lui donne également l'occasion d'aller travailler aux Etats-Unis. 

Et pour sa première réalisation outre atlantique, la cinéaste s'est offert rien moins que l'Oscarisée Halle Berry ainsi que James Bond himself Daniel Craig. 

Les deux principaux acteurs s'investissent corps et bien dans leurs personnages cassant avec le glamour qui peut être le leur par ailleurs. Il faut d'ailleurs remarquer que Craig veut tellement casser avec son image de 007 qu'il en fait parfois un peu trop.

Mais ce sont surtout leurs jeunes partenaires qui retiennent l'attention. D'environ 4 à 16 ans, ils sont stupéfiants d'aisance et de crédibilité. Ils sont le maillon fort de cette terrible histoire.

Une histoire que Deniz Gamze Ergüven nous raconte avec justesse et sans violon, on n'est pas là pour pleurer gratuitement. La cinéaste ne cherche pas à choquer pour choquer ni à insuffler une séquence choc en dehors donc de la scène d'ouverture.

C'est peut être aussi son point faible qui le démarque du puissant "Detroit" que l'on a encore en mémoire vu sa récente sortie. Le film de Kathryn Bigelow, à la thématique proche de "Kings" était tout de même d'un autre niveau.

Un beau film à défaut d'être inoubliable...