Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Le film de survie est devenu un genre à lui tout seul. À l'heure où l'on évoque la surpopulation actuelle mais aussi la facilité extrême d'obtenir tout sur un coup de clic sur internet, il y a une espèce d'envie qui émane de certains scénaristes de confronter un homme, ou un petit groupe, à la solitude, l'isolement et surtout de devoir leur imposer une certaine débrouillardise.

Et les exemples ne manquent pas ces dernières années qui ont vu naître des "Territoires des loups", "The revenant", "127 heures", "Seul sur Mars"... sans oublier un peu plus loin dans le temps les emblématiques "Les survivants" et "Seul au monde".

Que prétend nous apporter de neuf ce nouveau film ? Difficile de ne pas comprendre assez vite qu'il ne va justement pas renouveler le genre. La bonne affaire d'entrée de jeu quand on apprend qu'Idris Elba est médecin, heureux hasard dont il est facile de deviner que ses connaissances vont lui servir. La présence d'un chien dans l'avion laisse là aussi planer aucun doute sur l'utilité (facile) qu'il va apporter à l'intrigue. Et si, effectivement, il émane du film de bonnes séquences d'aventures, le suspense n'est pas vraiment au rendez vous tant les séquences semblent téléphonées d'avance.

Deux choses viennent sauver le film :  les superbes décors  mis en images par Hany-Abu Assad dont la réalisation est impeccable ainsi que certains plans séquences qui sont d'une parfaite maîtrise. Dans le genre, la séquence dans l'avion est bluffante. 

Et puis il y a l'interprétation impeccable et inspirée des deux protagonistes, la toujours magnifique Kate Winslet et le solide (et futur James Bond ?) Idris Elba. À eux seuls ils sauvent les meubles d'un film sommes toutes moyen et même catastrophique sur la fin. Il n'y a en effet rien à sauver sur les vingts dernières minutes du film qui virent dans un pathos indigeste et tellement prévisible qu'elles viennent plomber définitivement tout un film qui n'avait pas vraiment besoin de cela.