Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

« Lee Miller »

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Voici le premier film, à 65 ans (!), de Ellen Kuras, directrice de la photographie renommée qui avait déjà croisé la route de Kate Winslet sur le tournage de « Eternal sunshine of the spotless mind ». Celle qui s’est fait la main sur les séries « Orzak » et « Umbrella academy » s’est donc orienté vers un de ses innombrables films féministes qui occupent le devant de la scène depuis quelques années désormais.

 

Sans amoindrir ce qu’a pu faire cette talentueuse photographe, qu’est Lee Miller, durant la seconde guerre mondiale, on sent quand même, dans la création de ce biopic, une recherche de base du type « allons chercher où caser une femme dans une histoire d’hommes ». La seconde guerre mondiale est, à ce titre, une mine d’or dans cette quête. Sitôt trouvée la période, il ne restait qu’à trouver la bonne personne.

 

Apparement trop contente d’avoir trouvé son sujet, l’apprentie cinéaste n’a pas cherché plus qu’à pondre une histoire sans âme, affligée de dialogues creux du type « ils sont vilains les nazis avec les homos, les noirs et toutes les minorités » naïvement dictés par des protagonistes qui, pourtant, ne devaient pas en penser moins dans le contexte, ô combien condamnable, de l’époque.

 

Le film est on ne peut plus académique sans qu’aucune scène ne vienne faire décoller l’intérêt. Alors que le sujet eut pu être formidable à porter à l’écran, il n’en découle qu’une œuvre creuse, sans séquence puissante. Dans l’immensité des biopics, avec pour toile de fond la guerre, celui-ci s’oublie rapidement au gré de ce que l’on a pu voir précédemment.

 

Également productrice, Kate Winslet se donne (trop) à fond dans la peau de son personnage avec une évidence trop voyante de chercher « le rôle à Oscar ». Alors oui, l’actrice est assurément épatante mais en fait quand même des tonnes à l’écran.

 

Quant à nos Marion Cotillard et Noemie Merlant, on se demande bien ce qu’elles sont venues faire dans ce film si ce n’est sans doute le plaisir de donner la réplique à une des plus grandes actrices anglaises. Car, du reste, leurs rôles sont totalement dénués d’intérêt.

 

Si « Lee Miller » n’est pas le pire film de l’année, il est en tout cas à des années lumières de l’excellent film qu’il aurait pu être. Ellen Kuras a sans doute visé trop haut pour son premier film.



09/10/2024
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