« Les femmes au balcon »
C’est peu dire que l’on adore Noémie Merlant sur cette page. Elle a quand même terminé, ces trois dernières années, à la première place de notre classement annuel.
Alors forcément on attendait avec impatience son deuxième film en tant que cinéaste, après « Mi iubota, mon amour ». Et on constate vite que la jolie comédienne a un vrai potentiel de cinéaste à défendre. La mise en scène est subtile, regorge de petites trouvailles, le travail sur les plans, la lumière sont irréprochables.
C’est surtout la mise en scène qui épate : alors même qu’elle s’octroie un des rôles principaux, la belle Noémie ne néglige jamais ses partenaires de jeu à commencer par ses partenaires directes que sont Souheila Yacoub et Sanda Codreanu. Les trois actrices, surtout Noémie quand même, sont sans filtre avec leurs corps qui leur appartiennent allant parfois loin dans la démonstration de leur intimité.
Leurs jeux et l’alchimie qu’elles déploient entre elles est une autre clé de ce film qui a volonté de taper autant dans le délire à tendance parodique que dans la dramaturgie pure en passant par Ie fantastique.
Cela fait peut-être beaucoup pour un film dont le féminisme, ô combien tendance en ce moment, est poussé à son extrême. Et c’est bien là ce qui gêne un peu. A vouloir pousser les femmes dans un statut de victimes totales, Noémie contre balance en faisant de la gente masculine un étendard de pourritures dont aucun ne saurait rattraper l’autre.
La cinéaste se morfond alors dans une totale caricature de l’homme dominant et dépourvu de sentimentalisme dont la seule préoccupation est de considérer la femme comme pur objet sexuel et rien d’autre.
On est face à un film qui condamne l’extrême par l’extrême et on est chagriné que Noémie puisse tomber dans de tels clichés même décrits sur le ton de l’humour. Un humour d’ailleurs parfois douteux quand il tombe dans une certaine vulgarité notamment avec des scènes de flatulences qui n’apportent rien sinon de l’embarras.
Le final, d’ailleurs, enfonce le clou définitivement avec ce message suggérant un monde meilleur s’il était sans hommes. L’exagération à son paroxysme. Une déception assez conséquente pour un film dont on espérait beaucoup.
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