« Memory »
On est quand même bien heureux, sur ce blog, de voir débarquer dans les salles obscures françaises des films US indépendants. Alors que, lors du pré-covid, ils étaient encore légions, ils sont, désormais visibles qu’en majorité sur des sites de streaming et encore…
Autant dire donc que l’on s’est précipité découvrir ce « Memory » qui fleurait bon ce certain ciné dont on est nostalgique ici.
Soyons honnêtes : on craint, en premier lieu le soufflé qui tombe rapidement. La mise en place du film de Michel Franco parait nous diriger vers un loupé. Le film, en effet, traine légèrement sur son entame mais, heureusement, arrive à prendre enfin son rythme de croisière peu de temps après. On va, dès lors, découvrir et s’attacher à deux personnages écorchés par la vie, elle par un passé bien lourd qui a gâché sa vie et lui par un présent où le terrible Alzheimer lui fait ses dégâts irrémédiables.
Face à un entourage qui préférerait pour chacun des deux un partenaire de route plus « équilibré », ces deux-là préfèrent, au contraire, entamer une belle, et pas du tout improbable, histoire d’amour. Au fil des scènes, on s’attendrit pour ce couple hautement atypique qui nous émeut autant qu’il nous fait, parfois sourire, pas à leurs dépens mais avec eux.
Car Franco n’est pas homme à virer son film dans le pathos. Au contraire, il nous livre une œuvre positive, pleine d’espoir, qui, de manière inattendue, nus donne un sacré baume au cœur.
Devant sa caméra, un couple d’acteurs épatants : Jessica Chastain joue magnifiquement cette femme torturée et blessée mais qui essaie de garder la tête haute pour sa fille (excellente Brooke Timber) tout en essayant de rassurer sa sœur. Quant à Peter Sarsgaard, il trouve tout simplement ici son meilleur rôle ici. Il exhibe une fragilité des plus touchantes et n’a pas dupé, à ce titre, les jurés de la Mostra de Venise qui, l’an dernier, lui ont remis le prix du meilleur acteur.
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