Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

A contrario de beaucoup de bd populaires, « Natacha » est quelque peu tombée dans les oubliettes tant et si bien que tout est à (re) construite pour sa première adaptation ciné.

C’est plutôt un avantage qu’exploite intelligemment  Noemie Saglio pour signer une jolie comédie féministe d’aventures qui joue avec les clichés des années 60 (époque où se déroule le film) en appuyant là où cela fait mal quant à la domination masculine qui était omniprésente à l’époque.

Mais cela n’est jamais dans un esprit revendicatif. La cinéaste sait qu’elle a entre les mains un film que l’on peut définir de familial (les enfants peuvent y aller sans problème) et en respecte les codes. Son « Natacha » est rythmé, drôle, sans temps mort et assez bien écrit. Son temps relativement court (1h30) permet à l’ensemble de tenir assidus les spectateurs.

La réalisatrice peut aussi compter sur un casting impeccable : de Vincent Dedienne, immédiatement arrachant à Elsa Zylberstein qui se régale en passant par la légende Isabelle Adjani qui nous rappelle qu’elle est une actrice qui peut faire rire.

Saglio a pu compter aussi sur la présence de deux rois de la comédie : Didier Bourdon est, une nouvelle fois, hilarant tandis que Fabrice Luchini assure la voix off du film avec ce phrasé dont il a le secret.

Et puis il y a Camille Lou. C’est peu dire que l’on adore, sur ce blog, l’actrice. Aussi à l’aise dans la comédie qu’elle peut l’être dans le drame, elle s’investît à fond en donnant le meilleur d’elle même à chaque scène. Elle court, trouve le ton juste à chaque, bref elle nous séduit et est l’atout maîtresse d’une comédie réussie.