Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

« Nevada »

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Des films sur l’univers carcéral, il y en a foison. De toutes sortes. Pourtant Laure Clermont de Tonnerre parvient ici à proposer une histoire inédite dans cet univers bien particulier.

 

Si les codes du genre, « films de prison » s’entend, sont respectés, (les guerres de gangs internes, l’isolement du héros, les rapports avec les personnes extérieures...), la cinéaste s’en est allée puiser une base d’histoire vraie pour en tirer un récit poignant de bout en bout.

 

Le choix de la réalisatrice est d’autant plus étonnant, et courageux même, que le milieu choisi est on ne peut plus masculin au point de se demander, cela exigerait confirmation, si la cinéaste n’est pas la première femme à faire un film sur l’univers carcéral masculin. L’également actrice, dont c’est le premier long métrage derrière la caméra, signe pourtant ici une œuvre puissante et, d’entrée de jeu, on peut miser fort qu’elle va avoir une place importante dans le genre. Chaque scène, chaque plan a son importance, sa part d’indispensable dans la continuité de l’histoire. Il n’y a rien de trop, ni de scènes manquantes. Justement la cinéaste ne nous embarque pas dans un film trop long (1h30 environ) qui, peut être, aurait fini par tourner en rond. Ce schéma condensé lui permet de faire ressortir le meilleur de ses scènes et de ses acteurs.

 

Ceux-ci sont tous impeccables et l’on prend un plaisir certain à retrouver « l’homme qui tua John Wayne » (l’acteur a été victime de lettres de milliers de fans lui reprochant d’avoir « tué » le Duke dans « Les cow-boys ») Bruce Dern en directeur de ce plan de rédemption auprès de ses prisonniers. Et puis il y a Matthias Schoenaerts. Présent dans toutes les scènes, l’acteur nous livre une de ses nouvelles performances dont il a le secret. Il est tout simplement formidable, époustouflant... les mots manquent pour définir la maestria avec laquelle il maîtrise son art. Un grand tout simplement. Il est bluffant dans la dureté interne qui sommeille en lui, il est merveilleux dans ses scènes avec sa fille où d’un coup il nous sort une palette d’émotion criante de vérité. 

 

On pourrait dire qu’a lui seul il vaut le déplacement, mais l’histoire est, par ailleurs, tellement prenante, tellement captivante, tellement émouvante, que c’est un ensemble qui fait de ce film une pure merveille.

 

 

 

 

 



28/06/2019
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