Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"Personal shopper"

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Ce qu'il y a d'appréciable chez l'excellente Kristen Stewart c'est son goût prononcé pour le cinéma d'auteur alors qu'elle pourrait jouer la facilité de se laisser embarquer dans du cinéma business comme la franchise qui l'a lancée.

 

Elle a, à ce titre, beaucoup de points communs avec son aînée Natalie Portman : une saga a fait d'elle une star planétaire et elle a depuis enchaîné certains blockbusters entrecoupés de films plus intimistes. Cette même année 2016, on a pu d'ailleurs voir les deux actrices américaines revenir au cinéma français chacune dans un rôle de médium. C'est dire si les carrières des deux actrices peuvent être comparées. Si au bout du compte le "Planetarium" de Natalie Portman s'est avéré guère convaincant, Kristen Stewart s'en sort nettement mieux.

 

Ce n'est pourtant pas d'une grande évidence au départ. Olivier Assayas met un peu de temps à lancer son film tant et si bien que le début peut laisser quelque peu perplexe tant cela paraît brouillon. Mais sitôt que le film prend ses marques, commence alors un redoutable jeu de piste à plusieurs sorties.

 

Certains pourront peut être trouver qu'Assayas s'embarque sur plusieurs sujets qui n'ont pas tellement de liens entre eux. Pour tout dire, le film oscille entre le fantastique, la relation via l'au delà du personnage de Stewart et son frère récemment décédé, et le polar avec ces mystérieux SMS que l'héroïne reçoit d'un inconnu (dont il n'est pas difficile de deviner qui c'est, n'est pas Hitchcock qui veut) qui la manipule.

 

Alors qu'à la lecture du scénario il serait facile de perdre ses repères, cela fonctionne très bien à l'écran. Toutes les scènes sont très réussies grâce notamment à une sobriété dans les images jamais tape à l'œil.

 

Assayas démontre une nouvelle fois son talent de directeur d'acteur, on en a pour preuve l'excellence du jeu de son héroïne que l'on n'a jamais vue aussi bonne que dirigée par le cinéaste français. Sans pudeur, sans tabou, bien dans sa tête et dans son corps, Kristen Stewart joue parfaitement les filles quelque peu paumée. Elle est de toutes les scènes avec un même enthousiasme d'actrice heureuse d'avoir un vrai personnage à défendre.

 

Plus en retrait, les personnages additionnels sont sans doute moins bien construits car moins présents à l'écran mais quelle importance ? Justement Assayas se concentre sur son héroïne et tous les mystères qui l'entourent.

 

Et à deux histoires, Assayas nous offre deux fins. Si la première peut paraître prévisible, la deuxième, la "vraie" fin apporte une belle touche définitive à un film qui, malgré quelques défauts, est assurément fort réussi et vivement conseillé.



20/12/2016
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