Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Voilà de retour les plus célèbres scénaristes français. Ceux dont le nom rattaché au script est mis en avant sur les affiches comme jadis Michel Audiard. Bacri et Jaoui nous reviennent donc dirigée par cette dernière autour d'un seul lieu d'attachement comme l'étaient auparavant leurs adaptations de leurs propres pièces de théâtre.

Le cadre unique est ici une très belle demeure de campagne "à seulement 35 minutes de Paris" (ou pas). Dedans une galerie de personnages affichant d'une certaine manière chacun leur excentricité. 

Fidèles à leur talent, le duo Jaoui-Bacri excelle dans l'écriture de leurs protagonistes. L'idée est de faire exister à l'écran le maximum de personnes sans jamais en négliger un. 

La première partie, qui nous présente ces drôles de loulous, est donc la meilleure du film. Car curieusement les choses se gâtent quelque peu par la suite. Car, pour la première fois, Agnès Jaoui se semble pas savoir quoi faire d'innovant chez ses personnages. Tant et si bien que le film ne va pas arrêter de répéter les mêmes séquences à outrance jusque saturation. On a donc droit à pléthore de scènes avec Lea Drucker et son oreillette, la serveuse qui veut ses photos avec des stars, celui qui sert les mains trop fort, le chauffeur qui s'ennuie dans son fauteuil, le mari qui cherche à identifier le propriétaire de la bagnole que sa femme a cassé...sans oublier bien sûr Bacri dans son fameux numéro de ronchon qui lorgne largement ici du côté de Thierry Ardisson pour l'imitation. Comme Bacri déteste l'animateur de "Debout les terriens" dans le civil, l'acteur excelle à ridiculiser son personnage forcément un vieux con réac de droite. 

Tout cela est drôle au début mais finit par lasser un peu au bout du compte. C'est d'autant plus râlant que la rareté du duo à l'écran faisait leur qualité. Il y a pire comme faux pas mais c'est frustrant quand même.