« Rambo : Last Blood »
Certes il y a « Expendables » (on oubliera la série des « Evasion « expressément...), il n’en demeure pas moins que le nom de Stallone est associé à jamais à deux personnages emblématiques : Rocky et Rambo.
Avec le premier, qu’il a créé, « Sly » a su en faire une saga tout à fait honorable avec des scènes marquantes à chaque film et, au bout du compte, une baisse de rythme assez peu palpable. On lui pardonnera simplement l’épisode 5.
Avec « Rambo » c’est différent. Stallone n’en est pas le créateur et des acteurs tels que Steve McQueen ou Dustin Hoffman furent envisagés dans les années 70 avant que l’étalon italien se voit offrir le rôle. Le premier film du nom est un film d’aventures admirable, bien construit et accentué par une réflexion post guerre du Vietnam pertinente.
Les choses sont quelque peu parties en vrille dès le second épisode. S’accaparant définitivement le personnage, Stallone écrit un deuxième opus en compagnie de James Cameron qui privilégie action, action et action. 0 réflexion. Sur l’écran c’est assez consternant, mais l’hystérie collective suscité par le film en font un très large succès. On ne change pas une recette qui marche et les épisodes 3 et 4, même s’ils marchent moins bien en salles, iront dans cette même direction faisant de Rambo une machine de guerre sans état d’âme.
Malgré son sous-titre « Last blood » qui renvoie au « First blood » du premier et en dépit d’un retour sur le sol américain, ce cinquième film s’inscrit, hélas, dans la même lignée que les trois précédents.
Alors que Rambo semble être serein, même s’il occupe ses passe-temps à construire des tunnels sous sa maison (??!!), voilà que sa fille d’adoption (sortie d’où ? Comment Rambo est entrée dans sa vie ? Pas très clair) se prend une envie soudaine d’aller voir son père biologique lequel se trouve au Mexique. Un Mexique forcément mal famé où la police est corrompue par des dealers et receleurs.
C’est le premier problème que suscite un film qui flirte avec un racisme à peine voilé qui devient très gênant en 2019. Dans les trois derniers, Rambo avait « l’excuse » de se trouver à l’étranger même si, par exemple, le massacre final du 4 avait déjà une certaine connotation douteuse... Ici, Rambo signe ses « exploits » sur le sol américain et ces massacres s’apparentent davantage à une xénophobie flagrante qu’à un règlement de compte dans les règles de l’art.
Outre cela, le film se morfond dans un scénario quasi inexistant, qui emprunte largement au premier « Taken » où le ridicule tient la main au grotesque. L’histoire ne tient jamais debout : on se demande comment l’ultra malin Rambo se fait avoir comme un bleu lors d’une scène de torture gratuite pour ensuite retourner voir ses mêmes bourreaux aussi inaperçu qu’un chat...
Que dire de la deuxième partie où Stallone se (re) transforme en boucher au gré de séquences à la violence totalement gratuite ? « Rambo, last blood » ne dépasse jamais la qualité d’un mauvais téléfilm de deuxième partie de soirée sur la TNT.
Il n’y a que Stallone qui a l’air de croire à fond que ce qu’il fait est bien. Sérieux comme un pape, l’acteur se complaît à tourner ses scènes de massacre. Heureusement que le ridicule ne tue pas faute de quoi Stallone serait mort dès le début du film...
Croisons les doigts en espérant que cette fois Stallone en a fini pour de bon avec ce personnage passé de guerrier modèle à caricature appauvrie en l’espèce de 5 films à la qualité déclinante...
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