Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

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« Tenet »

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Ça y est il est enfin arrivé ! Qui ça ? Bah « Tenet », le film de la providence, celui qui doit sauver à lui tout seul les salles de cinéma en les remplissant à nouveau. On n’est pas loin d’une attente à la « Star Wars » avec ce « Tenet » décrété même chef-d’œuvre parmi une élite de personnes qui ne l’avaient pas vu mais qui ne pouvaient concevoir son échec artistique.

 

Et le moindre que l’on puisse dire c’est que cela commence fort, tel un pré-générique à la James Bond. La comparaison tombe bien car la base du synopsis, un agent secret pourchasse un Russe mégalomane qui veut détruire la Terre, ressemble à celles des premières aventures de 007. Cette comparaison s’accentue avec la présence derrière la caméra de Christopher Nolan dont le nom pour réaliser un Bond a souvent été évoqué.

 

Et Nolan a bien l’intention de nous en mettre pleins les mirettes à coup de scènes spectaculaires, qui sont à couper le souffle, qui rappellent la maîtrise du réalisateur des trois meilleurs « Batman » de tous les temps. Contrat rempli ? Bah en fait non.

 

Car ces séquences, aussi époustouflantes soient-elles, ne sauraient compenser les faiblesses d’un film qui s’étire dans une longueur interminable. La faute à un scénario qui frôle l’incompréhensible. Même avec la meilleure concentration possible, il est difficile de tout saisir quitte à se retrouver même largués à plusieurs reprises. C’est d’ailleurs ce qui est dit au héros lors d’une séquence, alors qu’il cherche des explications : « Ne cherchez pas à comprendre ». Par là même, c’est au spectateur que s’adresse ce message. Sauf que... quoi de plus pénible que de suivre un film où s’enchaînent des scènes qui causent de tout et surtout de rien ? Les pseudos intrigues s’enchaînent en envoyant le héros du film dans divers pays faire... euh faire quoi au juste ? Le tout étant entrecoupé de ces fameuses séquences d’action qui finissent par se répéter méchamment, certaines se répétant à la quasi identique d'ailleurs, au point que l’originalité cherchée au début finit par lasser voire endormir le spectateur.

 

Ce n’est pas le casting qui va aider à surmonter l’ennui naissant qui sommeille en nous : Pour un Robert Pattinson qui tire bien son épingle du jeu, on a un un Kenneth Brannagh ridicule en méchant russe (pourquoi faire jouer un russe par un anglais ou plutôt pourquoi le méchant doit-il être russe ?) et une bien fade héroïne incarnée sans consistance par la froide Elizabeth Debicki. Mais le problème vient aussi de John-David Washington qui n’a pas les épaules pour incarner un « action hero » au point qu’il semble être dominé par l’ensemble de ses partenaires.

 

A vouloir trop se masturber le cerveau en proposant un film qui donne mal à la tête avec ses théories fumeuses, Nolan perd son film dans les profondeurs de l’absurde avec une touche de prétention par là même. Si Nolan est un sacré cinéaste, cessons de le comparer à Kubrick face auquel il n’a pas la carrure. Et l’événement de la rentrée s’avère être LA grosse déception de 2020. « Tenet » ? « T es pas net surtout »... Et comme l'indique le titre d'un film de Kenneth Branagh : "Beaucoup de bruit pour rien"...

 

 



29/08/2020
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