Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Très prolifique à la télévision, le polar s'inscrit quasiment aux abonnés absents depuis un petit moment sur le grand. Terminé cette époque dorée des années 90 où les grosses blockbusters hollywoodiens se nommaient "Basic instinct", "Seven" ou encore "Le silence des agneaux".

Alors oui clairement "La fille du train" n'est pas dans la même veine que les films précédemment cités. Certains pourraient même y voir plus un drame autour d'une paumée alcoolique qu'un film a suspense.

Pour autant le film remplit son cahier des charges en matière d'enquête policière avec ses jeux de pistes, sa disparue et ses coupables potentiels multiples.

Tiré du best seller de Paula Hawkins, Tate Taylor décide d'en reprendre la même trame à savoir raconter l'histoire de différents points de vue, en l'occurrence les trois protagonistes féminines principales.

Le hic est que la parfaite fluidité de ce procédé dans le livre, à laquelle s'ajoute bon nombre de flash back apparaît au départ un peu plus brouillon ici et peut faire perdre le fil au spectateur qui ne serait pas complètement concentré. Il faut bien une petite demi heure pour s'habituer à l'ensemble des personnages et au déroulé de l'intrigue.

Du reste rien à redire sur l'excellence de l'interprétation d'Emily Blunt qui écrase quelque peu ses partenaires lesquelles apparaissent du coup bien fades à côté d'elle. La performance de l'actrice est sans conteste une des meilleures de sa carrière tant elle est bluffante dans sa descente aux enfers due à l'alcoolisme. Elle vaut assurément à elle seule le détour.

Car du reste, le film manque assurément d'une grande originalité. Et tel que l'est déjà le roman, la fin trop hollywoodienne gâche un peu le plaisir global. Reste quand même l'espoir de revoir davantage de thrillers du genre sur grand écran plutôt que des films de supers héros de plus en plus fades...