"The dark knight rises"
Tenez le pour dit, le troisième opus de la saga "Batman" était attendue par les fans tel le Messie. La raison à cela ? Un deuxième épisode qui a rangé la plupart des films de super héros dans des placards poussiéreux.
La très haute qualité de "The dark knight" (premier film du genre où le nom du héros n'est même pas mentionnée dans le titre) mettait la barre du suivant vers des cieux à priori hors d'atteinte. Et pourtant...
Nolan, qui entre temps a pondu un "Inception" entré également dans le panthéon de l'histoire du cinéma, ne cède jamais à la facilité. Le succès de son film était acquis quoiqu'il arrive et c'est le dernier qu'il réalise (prétendument en tout cas). Une petite histoire bien concoctée, un méchant sympa et le tour était joué.
Nolan ne se fiche pas de son public et signe une suite (presque) aussi réussie que le précédent. La noirceur entamée dès le début de cette nouvelle saga prend toute sa démesure dans un film où le cinéaste, définitivement, n'épargne pas son héros. Batman souffrira, peut être plus qu'aucun autre super héros au cinéma n'avait souffert auparavant. La faute à un super méchant qui a dû regarder "Star wars" étant gosse et trouver pas mal l'idée d'avoir une respiration aléatoire sous un masque histoire de faire flipper son monde. A y bien regarder, vous verrez plus d'une fois une référence à la saga de Lucas jusque des acteurs communs d'ailleurs...
Le méchant de service est joué par l'impressionnant Tom Hardy qui confirme ici l'imposante carrure montrée dans "Bronson". On pourrait même penser que Nolan s'est pris de passion pour ce grand énergumène qui parvient, pendant une bonne partie du film, à éclipser, dans tous les sens du terme, le héros "officiel".
Tom Hardy a quand même de la réplique à entendre de la part du toujours impeccable Christian Bale, loin d'être un justicier de pacotille. Qu'il soit Bruce ou Batman, l'acteur se complait à faire dégringoler son personnage vers un pathétique assez déconcertant. Héros usé, fatigué, suicidaire, il n'est jamais aussi bon que dans ses scènes où son esprit est torturé par son côté non pas obscur mais malsain qui l'attire de façon irrésistible vers la mort.
Les deux acteurs sont entourés par les "habitués" qui apportent leur professionnalisme. Il y a les vieux Oscarisés Morgan Freeman et Michael Caine, l'impeccable Gary Oldman et puis les nouveaux : la délicieuse Anne Hataway apporte la subtilité demandée par Catwoman, Joseph Leyton Hewitt rappelle qu'il est un des acteurs "hots" du moment et notre Marion Cotillard continue à mener une intelligente carrière américaine.
On ne saurait oublier les éblouissantes séquences d'action qu'il ne faut pas dévoiler de façon outrancière ici afin de préserver la surprise. Disons simplement qu'elles sont pleines d'entrain, sans être exagérément "mangées" par les images de synthèse. Elles servent un scénario solide, sans temps mort malgré ses presque trois heures de film (!) qui passent à la vitesse de la lumière (non ce n'est pas une nouvelle référence à "Star wars"). Comme les précédents films, ce "Batman" a finalement plus des allures de polar que de films de science-fiction. Le héros, comme ses ennemis, n'est pas doté de superpouvoirs. Batman pourrait très bien être un John McClane en puissance...Une autre force du film.
Nous avions eu une bonne entrée ("Batman begins"), un succulent plat de résistance ("the dark knight") voici venir son délicieux gâteau avec sa cerise dessus.
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