Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"Le complexe du castor"

 

Le Complexe du Castor

 

Avec son scénario abracadabrantesque "Le complexe du castor" avait tout du scénario dont on pouvait rire en voyant les premières images. Mais face à un scénario pour une fois original venant d' un pays assoiffé de suites et de remakes en tout genre, ajouté à un duo que l'on adore, l'envie d' aller découvrir ce film était réel. 

Et Jodie Foster n'a pas fini de nous surprendre avec un film bien malin mâtiné de surprises et de scènes particulièrement attachantes. On souffre de tout cœur pour les deux parties composées de cet homme perdu d'un côté et de sa famille désemparée de l'autre.


La magnifique idée de la réalisatrice Jodie Foster est d'avoir confié le rôle de cet homme à Mel Gibson. Parce qu'il est difficile de ne pas faire les liens entre ce père de famille et l'acteur Gibson. Des liens entre les deux, on peut en trouver une flopée : les deux avaient tout pour réussir, une famille aimante, un métier jalonné de réussites. Et puis les deux ont pêté les plombs tandis qu'aucun signe extérieur ne le laissait prédestiner. On le sait, Mel Gibson père modèle de sept enfants a connu maintes dérapages en divorçant tout d' abord puis en étant fréquemment arrêté en état d' ivresse. Le tout fut rajouté par des propos antisémites qui ont transformé la superstar qu'il était en quasi personae non grata à Hollywood.


Aussi est il difficile de ne pas le voir ici procéder à une thérapie à échelle grand public, lui qui s'en est retourné prendre le chemin des studios depuis l'an dernier après des années d'absence. Gibson livre une prestation saisissante, sans doute l'une des plus belles de sa carrière. Il faut le voir tout du long du film dépité comme si l'acteur lui même se cherchait. Au delà de cette immense séance psychiatrique, Gibson retrouve ici des thèmes qui lui sont chers : la perte de soi entrainant la solitude (rappelez vous notamment la multitude de films où il est veuf...), l'électron libre sujet à l'explosion imminente (comme dans ses 2 personnages fétiches Max et Martin Riggs), une famille qui ne comprend pas son combat ("the patriot", "signes",  "la rançon"...) etc...Cela permet aux fans de l'acteur de retrouver la star tel qu'on l'aime.

Autre bonne idée de la réalisatrice Jodie Foster est de s'être confiée le rôle de l'épouse. Comme dans "Maverick" leur précédent film commun, l'alchimie opère parfaitement entre les deux comédiens rendant leur face à face particulièrement réussi.


En bonne intelligence, Foster allège, par ailleurs, le sujet principal que certains pourraient trouver un peu lourds, par une histoire secondaire mettant en scene le fils ainé étudiant au génie non reconnu qui va s'envoler de ses propres ailes après avoir été écrasé par un père visiblement bien envahissant.
Jodie Foster n'oublie pas non plus de mettre des pointes d' humour dans son film (difficile d'oublier l'aspect drôle de la situation de départ) qui rebondissent parfaitement avec des scènes proches du tragique. Voilà un bien joli film original qui marque, peut etre, le retour au premier plan de Mel Gibson.



27/05/2011
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