"Toi, moi, les autres"
Ca commence plutôt bien et on peut légitimement espérer une comédie musicale sympathique : titres bien trouvés (notamment "pour un flirt avec toi", la bonne étoile", "j'attendrai"...). Servis par des chorégraphies bien orchestrés mais surtout un trio de comédiens épatants composé de la fraichement césarisée et talentueuse Leila Bekhti, Cécile Cassel, qui attend de se faire enfin un nom comme son père et son frère, et enfin, et surtout, l'épatant Benjamin Siksou véritable révélation du film dont on sent un potentiel de star en devenir évident. Le film d'Audrey Estrougo pourrait parfaitement être un "Roméo et Juliette" fort sympathique si la réalisatrice ne tombait pas dans les pires clichés du genre. Sa visualisation de la jeunesse bourgeoise "Auteuil Neuilly Passy" tombe dans le stéréotype le plus simpliste tout comme sa banlieue "black, blanc, beur". Mais pour couronner le tout, Estrougo enlise son film dans une histoire de sans papiers qui n'a pas sa place. Dès lors on tombe dans le film gaucho simpliste avec un regard naïf sur la société d'aujourd'hui. Tout y passe dans une facilité déplorable chère à la gauche caviar : un méchant préfet de police prénommé Brice, une police aux allures de milice qui passe son temps à effectuer des contrôles d'identité sur "tout ceux qui ne sont pas blancs", des gentils sans papiers qui ont un travail et de beaux enfants. N'oublions pas le cauchemar du héros à l'idée d'avoir des enfants au prénom de Nicolas, Carla et Cécilia !Le film se politise à un niveau qui atteint l'écoeurement quand il se termine sur des images réelles de journaux télévisés relatant des expulsions. Hors sujet. Dommage qu'un sujet de départ à priori sympathique et original bascule dans un tel message politique aux allures enfantines. Dommage vraiment.
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