Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Habitué aux « films médicaux », Thomas Lilti, médecin à la base, sort de sa « zone de confort » en se lançant sur un milieu pas moins casse figure que celui de l’éducation.

Le cinéaste, n’étant pas de nature à se lancer sur un projet sans l’étudier, s’est donc lancé dans l’aventure en potassant à fond son sujet pour rendre les situations les plus réalistes possibles, empruntant même, selon ses dires, des histoires vraies.

Le témoignage de professeurs, ayant vu le film, indiquant la justesse du réalisme des conditions filmées démontre que le pari, à ce niveau, est totalement réussi. Cela d’autant que le cinéaste sait mettre de côté un aspect qui aurait pu être trop documentaliste pour faire un vrai film de fiction qui passionne d’un bout à l’autre.

La construction de l’œuvre rappelle souvent son « Hippocrate » : son héros, joué une nouvelle fois par Vincent Lacoste, est le pendant prof de son personnage précédent. De même retrouve t-on des situations parfois (trop ?) similaires : le conseil de discipline, Lacoste s’entraînant seul chez lui…

Qu’importe ! La mayonnaise prend quand même car le réalisateur a su s’entourer d’un casting haut de gamme, tous au top de leur art, que ce soit le toujours impeccable François Cluzet, les excellentes Louise Bourgoin et Adèle Exarchopulos ou encore William Lebghil.

Thomas Lilti fourmille d’idée et c’est bien là sa force… mais aussi sa faiblesse. D’une durée initiale de plus de 3h, le cinéaste a procédé à bon nombre de coupures occasionnant, parfois, des histoires mal fignolées sans oublier le sacrifice complet de Lucie Zhang, la grande victime de ces coupes intempestives, dont le rôle se réduit à quelques inutiles minutes à l’écran. On espère que le dvd saura rendre justice à cette épatante comédienne.

La frustration de ces coupures est d’autant plus grande que le restant est tellement passionnant que l’on en aurait bien repris une ration supplémentaire.